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mardi 1 mai 2012

Céréales, fruits, légumes, viandes, lait… ce que produit le Maroc et où

SIAM 2012
Le Maroc a fait le choix d’une agriculture forte depuis l’indépendance, il en récolte aujourd’hui les fruits avec une quasi-sécurité alimentaire. Souss Massa Draâ, Gharb, Doukkala, Chaouia, provinces du Sud, Oriental… une répartition géographique qui permet au Royaume de produire des cultures très diversifiées.

De par ses conditions pédoclimatiques, socio-économiques et humaines, le Maroc dispose d’une agriculture diversifiée. Dans les 16 régions du Royaume on peut tout produire depuis les grandes cultures et l’élevage liant l’agriculteur à sa terre jusqu’aux cultures d’exportation à haute valeur ajoutée passant par les cultures maraîchères et les cultures tropicales d’introduction relativement récente. A l’heure où la question de la sécurité alimentaire se pose avec acuité dans le monde, le Maroc a, si l’on peut dire, anticipé : fruits, légumes, viandes… il est pratiquement autosuffisant. Certes, certaines cultures nécessitant de grandes surfaces et une mutualisation des moyens (céréales, betteraves et cannes à sucre), il nous faudra toujours importer, mais le moins que l’on puisse dire est que le Royaume tire son épingle du jeu.
Grandes cultures : Une dépendance accrue au climat
Le secteur des grandes cultures (céréales, légumineuses, fourrages) est réparti à travers tout le Royaume, associé à un élevage en pleine mutation, avec prédominance de l’extensif mais aussi un élevage intensif qui prend de plus en plus d’ampleur (activités de sélection, introduction de races étrangères, …). Cependant, ce secteur reste dépendant des variations climatiques intra et interannuelles, ce qui fait que le Maroc importe entre 11 et 66 millions de quintaux de céréales annuellement (en moyenne 53,8% de blé tendre, 11,7% de blé dur, 10,6% d’orge et 23,9% de maïs). Même situation pour les légumineuses puisque le Maroc, qui a été exportateur pendant les 20 années d’après l’indépendance est aujourd’hui importateur d’une grande partie des besoins de son marché intérieur.
La superficie nationale couverte par les 4 principales céréales dépasse 5 millions d’hectares et la production varie, en relation avec les changements de conditions météorologiques, dans une grande fourchette allant de 17,5 à 103,6 millions de quintaux (en moyenne 30% de blé tendre, 26% de blé dur, 39% d’orge et 5% de maïs). La production est plus élevée dans les greniers traditionnels, principalement Chaouia, l’Oriental, Abda-Doukkala (15% par région) et secondairement le Haouz, Taza-El Hoceima, le Gharb, Meknès et Tadla-Azilal (7 à 9% chacune), l’ensemble assurant plus de 84% de la production nationale. Dans les 8 autres régions, la production est très faible (1 à 5%) ou nulle (régions désertiques) incitant le Plan Maroc Vert à prôner la reconversion vers des activités plus adaptées.
Sur une superficie de 351 600 hectares, la production des légumineuses a atteint, en 2011, 335 000 tonnes. Elle est concentrée dans les régions de Fès-Boulmane, Abda-Doukkala, Chaouia et Taza-El Hoceima (12 à 26%) qui totalisent avec Tanger-Tétouan (8,6%) les 3/4 de la production nationale.
 
Arboriculture : Entre export et import

Avec une production globale de 6,7 millions de tonnes sur une superficie de 1,5 million d’hectares, le verger marocain est aussi diversifié que le sont le relief et le climat dans le Royaume. Tous les types de fruits sont produits depuis les rosacées fruitières dans le climat froid et montagneux, jusqu’aux dattes produites dans les oasis du Sud, passant par les plaines avec les agrumes, cerises, avocats… Globalement, la production fruitière ne suffit pas à la consommation des Marocains, surtout pour certaines rosacées exigeantes en froid (pommes, poires…) alors que pour d’autres espèces la production dépasse la consommation, assurant même des exportations substantielles.
L’olivier, pour sa part, symbole méditerranéen de la fertilité et longévité, trône en tête de l’arboriculture (60% des superficies) et produit dans presque toutes les régions du pays une huile de consommation ancestrale et très demandée à l’échelle mondiale (vierge extra). Le Plan Maroc Vert en fait, avec l’amandier, l’un des axes principaux de la reconversion. Autre composante essentielle de notre arboriculture, les agrumes représentent une culture exportatrice dynamique, fournissant différents pays et à la recherche constante de nouveaux marchés. La production agrumicole, nécessitant une grande technicité dans les choix variétaux et d’itinéraire technique ainsi que des équipements de pointe (goutte-à-goutte, déverdissage, froid, …) est concentrée dans certaines régions, puisque plus de la moitié des 16 régions du pays en produisent peu ou pas. Les 1,8 million de tonnes produits annuellement sont assurés à 87% par le Souss Massa Draa (40%) et les régions de Tadla-Azilal, du Gharb et l’Oriental totalisant 47% du total. Le reste est réparti entre Taza-Al Hoceima, Tanger-Tétouan et le Haouz (2 à 7% chacune). Le palmier dattier qui fait l’objet de nombreux programmes de modernisation et d’équipement pourrait contribuer à moyen terme à réduire fortement nos importations et à long terme satisfaire la demande nationale et même assurer des exportations selon les prévisions du PMV. Actuellement, le Maroc produit environ 100 000 tonnes de dattes en année favorable, soit environ 3% de la production mondiale.

Maraîchage : Satisfaire des consommateurs exigeants

Le maraîchage au Maroc est l’un des secteurs les plus importants de l’agriculture irriguée de par les emplois qu’il génère aussi bien dans la production, le conditionnement, ainsi que toutes les activités génératrices de revenus qui gravitent autour (petite industrie, services, …). Il est aussi connu par ses investissements élevés, la haute technicité des intervenants, l’agro-industrie, l’apport en devises, … 
Les principales cultures maraîchères sont les légumes fruits (tomate de différents types, les piments, aubergines, courgettes, concombres, pois, fèves, …) les légumes tiges ou racines (asperges, pomme de terre, carotte, radis, …), les légumes feuilles (salades, choux, choux de Bruxelles, endives, épinard, oignon, …) et les légumes fleurs (chou-fleur). Dans la même catégorie sont considérés le melon, la fraise et fruits rouges, pastèques, etc.
La production marocaine de primeurs est constamment à la recherche de la meilleure qualité, obéissant aux normes internationales les plus strictes et à une diversification permanente afin de satisfaire les exigences changeantes du consommateur étranger. Le maraîchage de primeurs occupe une superficie de plus de 31 600 ha (dont 13 400 sous abris serres) et assure une production de 1,7 million de tonnes dont 731 000 t environ sont exportées. Les atouts naturels de la région du Souss Massa Draa en font le principal pourvoyeur de produits de primeurs (tomate, poivron, courgette, …) puisqu’elle assure près de 70%, et avec la région Abda-Doukkala, plus des 3/4 de la production nationale. 
A signaler qu’au cours des dernières années la région de Oued Dahab Lagouira a commencé à prendre un essor croissant dans le développement des cultures maraîchères sous abris serres à haute valeur ajoutée destinées à l’export (tomate cocktail, melon, …). Il faut rappeler que les conditions agroclimatiques sont favorables à ces productions et permettent d’obtenir toutes sortes de produits avec la précocité recherchée pour répondre à la demande des marchés.
Le maraîchage de saison, pour sa part, occupe 277 000 ha et assure une production légumière de 7,2 millions de tonnes dont les 3/4 sont produits par 7 régions. Les 4 principales régions assurant la moitié de la production nationale sont Meknès-Tafilalet, Tanger-Tétouan, le Gharb et Souss Massa (entre 10 et 16% chacune) le reste provenant de la Chaouia, Abda-Doukkala et Laayoune- Boujdour-Sakia El Hamra (7 à 9%).

Agriculture biologique : Multiplier les superficies par 10 d’ici 2020

Cultiver des produits biologiques a été pendant longtemps une activité peu pratiquée par les agriculteurs marocains peu motivés et limitée à l’exportation, en raison des difficultés de production et de commercialisation qui la caractérisent. A titre d’exemple, 1 ha de tomate bio produit 30 tonnes contre 80 à 120 t de tomate conventionnelle. 
Les perspectives de développement de cette filière ont été revues à la hausse pour passer de près de 13 000 t actuellement (primeurs, agrumes et produits transformés) à 60 000 t, ainsi que 5 000 t de viandes blanches et 875 t de viandes rouges à l’horizon 2020. L’objectif paraît utopique mais c’est le but ambitieux visé par le contrat programme signé en marge de la 4e édition des assises de l’agriculture en avril 2011, entre l’Etat et l’association AMABIO, d’un montant global de 1,121 milliard de dirhams dont 286 millions pour l’Etat et 835 pour la profession. Le contrat programme prévoit de passer d’une superficie de 3 800 hectares à 40 000 en 2020. A signaler que 32 millions d’hectares sont certifiés biologiques à l’échelle mondiale.
Sur le marché intérieur les produits bio sont quasiment inconnus et même les surplus de production non exportée sont écoulés comme conventionnels. Cependant, ces dernières années des tentatives de proposer au consommateur marocain des produits de l’agriculture biologique se font jour soit dans des magasins spécialisés, sur les rayons de grandes surfaces ou sous forme de paniers bio. Ce dernier système met en relation directe le producteur et le consommateur, qui obtient (par exemple à Casablanca) un panier de 15 kg de légumes de saison pour 200 DH.

Cultures industrielles : Pour l’amour du sucre

Les cultures industrielles regroupent l’ensemble des plantes dont les produits sont utilisés dans l’industrie agroalimentaire. En l’occurrence les cultures concernées sont essentiellement les plantes sucrières, betterave et canne à sucre. Les cultures industrielles occupent 82 700 ha et produisent 3,2 Mt dont 87% sont répartis entre Abda-Doukkala (40,6%), le Gharb (26,3%), l’Oriental (10,6%) et Tadla-Azilal (10%). A signaler que le Maroc produit en année favorable jusqu’à 500 000 tonnes de sucre pour une consommation estimée actuellement à 1,2 million de tonnes

Graines oléagineuses : Le Maroc reste peu compétitif

Même si les produits oléagineux peuvent être destinés à l’industrie ils sont ici considérés à part. La culture des plantes oléagineuses (arachide, tournesol, colza, lin, etc.) a bénéficié il y a une quinzaine d’années d’un programme de soutien destiné à les encourager afin de réduire la facture d’huile de graines dont le Maroc importe 80% des besoins pour un montant qui s’élève à 7 milliards de dirhams. Ainsi, le tournesol a connu son apogée dans les années 1990 avec une superficie de 200 000 ha, grâce à une garantie du débouché et un soutien des prix. Cependant, après le désengagement de l’Etat et l’ouverture du marché, la rentabilité de cette production s’est avérée insuffisante pour concurrencer les prix à l’importation, d’où le manque d’adhésion des agriculteurs et la faiblesse des superficies allouées à cette filière, qui gagnerait à être encouragée. Aujourd’hui, les oléagineux couvrent une superficie de 55 600 ha et produisent 91 000 t de graines, essentiellement dans le Gharb (70%), à Tanger-Tétouan (22%) et à Meknès (6%). Il faut signaler que, pour le consommateur, l’huile d’olive ne peut pas se substituer aux huiles de table.

Elevage : 836 000 t de viandes rouges et 326 000 de viandes blanches 

L’élevage de son côté portait en 2011 sur 16,7 millions de bovins, 24,2 millions d’ovins et caprins et 146 000 camelins, soit 41 millions de têtes, produisant 836 000 t de viandes rouges dans l’ensemble des régions du Royaume. La viande bovine est fournie pour près des 2/3 par 6 régions essentiellement Tanger-Tétouan, Tadla-Azilal et Abda-Doukkala (14,6 à 11,4%) suivies de Oued Eddahab-Lagouira, le Gharb et la Chaouia (8,2 à 9,11%). Il faut signaler que le Maroc est connu par la diversité des ressources génétiques de ses ovins réputés pour leur rusticité et leur adaptation aux zones agroclimatiques difficiles.
Par ailleurs, les viandes blanches aussi sont produites dans toutes les régions du Royaume avec des élevages totalisant 308,7 millions de têtes, produisant 326 000 t, dont 4 régions totalisent 70% de la production nationale. Oued Eddahab-Lagouira caracole en tête avec 37%, suivie par le Grand Casablanca et Chaouia (14,2 et 11,5%) et le Haouz (7,3%).
A noter qu’en dehors des importations spécifiques au profit du secteur des CHR (cafés, hôtels, restaurants), le Maroc dispose d’une autosuffisance dans le domaine des viandes.

Lait : 2,5 millions de litres de lait produits chaque année 

La production laitière au Maroc a atteint en 2011 un volume de 2,65 millions de litres produits dans l’ensemble des 16 régions du Royaume dont 6 assurent 70%. Il s’agit de Souss Massa Draa, Tadla-Azilal, Tanger-Tétouan, Gharb-Chrarda Beni Hssen, Marrakech-Tensift-El Haouz et Abda- Doukkala (entre 9 et 17% chacune). Les 30% restants sont répartis entre les 10 autres régions avec des taux variant entre 5,5% et presque 0 dans les provinces sahariennes. Dans ces dernières par contre on commence des tentatives de valorisation de lait et de produits dérivés de l’élevage camelin, ayant des caractéristiques nutritives très appréciées et pouvant être commercialisés dans les grands centres de consommation du pays. A l’instar des viandes, le secteur laitier assure au Maroc une indépendance en la matière. Même les périodes de creux découlant de la concomitance la saison de basse lactation avec Ramadan -période où la consommation de lait triple- sont aujourd’hui évitées grâce au stockage de lait sous forme UHT.

La Vie éco

2012-04-27

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