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dimanche 22 janvier 2012

Analyse du « risque pays » : Les atouts et les défis à relever par le Maroc


Analyse du « risque pays » : Les atouts et les défis à relever par le MarocL’analyse du « risque pays » ou « risque souverain » n’est pas une chose triviale. Il s’agit de lever le voile sur une notion multidimensionnelle et composite.

Trois catégories de risques sont généralement prises en compte par les évaluateurs, dont la Compagnie Française d'Assurance pour le Commerce Extérieur « COFACE » et les agences de notation financière,
pour apprécier le « risque pays ». Il s’agit, en premier lieu, du risque économique qui renvoie à la situation de l’économie nationale englobant, entre autres, les transactions internationales et les finances publiques. Il s’agit, en second lieu, du risque politique contenant plusieurs dimensions dont la stabilité du gouvernement et de la société, l’efficacité des relations diplomatiques internationales, la fiabilité et l’intégrité du système légal et de l’infrastructure des affaires, le climat des affaires ainsi que la pertinence et l’efficacité des politiques économiques étatiques. Enfin, le risque du système financier regroupe le risque de ralentissement de l’activité économique et la difficulté de remboursement des emprunts, la volatilité et la liquidité des actifs sur les marchés financiers, la transparence des transactions et la fiabilité de la communication financière, la vulnérabilité du système bancaire et la fiabilité de la structure réglementaire et de l’infrastructure financière.

Contrairement à certains pays de la région, placés sous surveillance négative, comme la Tunisie, l’Egypte et la Syrie, depuis le mois de mars 2011, l’Espagne depuis le mois de mars 2009, la Croatie, depuis le mois de décembre 2008, ou encore le Portugal et l’Italie, depuis le mois d’octobre 2011, et d’autres dont la notation a été revue à la baisse, à l’instar de la Libye et du Bahreïn, le Maroc, sur les 165 pays évalués par la COFACE, maintient toujours sa position avec une note A4. Ce qui signifie que notre pays constitue un niveau de risque acceptable pour les investisseurs.

En effet, malgré la montée des tensions et des risques dans la région, le Maroc reste un pays stable et inspire confiance aussi bien du point de vue des citoyens que de la communauté internationale, surtout après le bon déroulement des élections législatives du 25 novembre 2011. Assurément, la réussite du scrutin est en mesure de permettre au Maroc d’améliorer sa notation à condition de relever quelques défis dont la question de l’emploi des jeunes et la réduction de la pauvreté, qui se présentent comme des sources majeures de la tension sociale, le développement d’une agriculture équilibrée visant à améliorer la situation économique de la population rurale, l’accélération des réformes structurelles afin d’atténuer la dépendance de l’économie marocaine vis-à-vis du secteur agricole tributaire des aléas climatiques, et l’adoption des mesures à même de conduire vers une plus grande justice sociale. Citons également d’autres enjeux comme l’amélioration de l’environnement des affaires à travers la lutte contre le népotisme, l’injustice, la corruption et la « mal gouvernance », et la promotion de l’attractivité du Maroc en matière d’investissements et de tourisme.

Il conviendra, en outre, pour le Royaume de consolider certains atouts en préservant et en améliorant ses indicateurs macro-économiques. Le Maroc devra ainsi arriver à une faible inflation, un déficit budgétaire soutenable, une efficacité des dépenses publiques, un faible endettement extérieur et des réserves de change confortables. L’objectif sera aussi de renforcer la stabilité et l’intégrité des marchés de capitaux et de poursuivre leur modernisation de même que de consolider la stabilité du système bancaire.

Mimoun Benali : Professeur à l’Ecole Nationale de Commerce et de Gestion de Fès

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