Rédaction en ligne
mercredi 19 janvier 2011, 19:24
Une étude sur le changement climatique largement
diffusée mardi par les médias qui projette une hausse de 2,4 degrés
Celsius de la température terrestre d’ici 2020 est erronée, ont affirmé
des climatologues.AFP
Le réchauffement possible d’au moins
2,4 degrés de la température du globe d’ici 2020 combiné à un important
accroissement de la population va créer des pénuries mondiales dans la
production des principales cultures, prédisait mardi un rapport
d’experts privés. Cette recherche parue sur Eurekalert, le site
web de l’American Association for the Advancement of Science (AAAS),
qui publie la revue Science, a été depuis retirée de ce site. Selon le climatologue Ray Weymann, «
l’étude contient une importante erreur dans la mesure où elle confond
la hausse de la température dite « d’équilibre » avec la montée de la
température « transitoire ». Ce scientifique a également dit que la principale auteur du rapport, Liliana Hisas de l’organisation
« Universal Ecological Fund, une organisation privée à but non-lucratif
basée en Argentine, avait été informée de ce problème avant la
publication du rapport. « L’auteur de l’étude a été averti par plusieurs d’entre nous de cette erreur mais a dit qu’il était trop tard pour la corriger », a affirmé Rey Weymann à l’AFP.
« Un journaliste du Guardian nous a prévenu mardi au sujet de ce
communiqué émis par l’entreprise de relations publiques Hoffman &
Hoffman », explique une porte parole de l’AAAS, Ginger Pinholster dans un courriel à l’AFP. «
Nous avons immédiatement contacté un expert du changement climatique
qui nous a confirmé que ce chiffre soulevait de nombreuses questions
dans son esprit, ce qui nous a conduit à retirer le communiqué de notre
site et à contacter le groupe qui l’a émis », poursuit-elle.
Le conseiller scientifique de cette étude, cité dans le communiqué,
Osvaldo Canziani, un des anciens responsables du Groupe international
d’experts sur le climat (Giec) de l’ONU, a expliqué que cette projection
était basée sur le dernier rapport du Giec publié en 2007 et d’autres
chiffres déjà rendus publics. Interrogé par l’AFP, Marshall
Hoffman, directeur de l’entreprise de relations publiques a maintenu
mercredi le chiffre de hausse de température avancée. Dans un
courriel à l’AFP, il explique que les auteurs de ce rapport se sont
basés sur l’augmentation de l’ensemble des gaz à effet de serre (GES)
comme le méthane et l’oxyde nitreux, pas seulement du dioxyde de carbone
(CO2), calculée par l’Organisation météorologique mondiale dans son
bulletin de novembre 2009. Sur cette base, le rapport projette
une concentration des GES de 490 ppm (partie par million) en 2020 ce qui
selon le Giec correspondrait à une hausse de 2,4 degrés. Le
climatologue Scott Mandia, du County Community College à New York,
indique dans un courriel avoir déjà expliqué à l’auteur du rapport
alarmiste, les raisons pour lesquelles ses chiffres ne collaient pas,
soulignant qu’il faudra en fait « plusieurs décennies » pour atteindre
une telle hausse. « Pour avoir une hausse de 2,4 degrés, le
taux actuel de réchauffement devrait presque décupler », ajoute le
scientifique qui voit au pire un gain de O,2 degré d’ici 2020 par
rapport à aujourd’hui. L’erreur « bien compréhensible »
s’explique par le fait qu’un grand nombre pense que la température
augmente immédiatement dès que la teneur en CO2 atteint tel ou tel
niveau. Or il faut des décennies pour cela, souligne le chercheur qui ne
remet pas en cause la tendance à un tel réchauffement sur le long terme
si rien n’est fait. (AFP)
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