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dimanche 10 juin 2012

Ils vont chauffer 680 foyers avec leurs déchets




CHAUMONT-EN-BRIE, DÉBUT AVRIL. Les frères Quaak, devant l’endroit où sera construite leur future unité de méthanisation.
CHAUMONT-EN-BRIE, DÉBUT AVRIL. Les frères Quaak, devant l’endroit où sera construite leur future unité de méthanisation.(LP/M.L.) 

Leur projet pilote est unique en France. Mauritz et Jacques-Pierre Quaak, qui exploitent la Ferme d’Arcy à Chaumes-en-Brie (Seine-et-Marne), sont en train de créer une unité de méthanisation qui
transformera les biodéchets de la ferme et des alentours en gaz. Celui-ci sera injecté dans le réseau GRDF. « L’unité produira le gaz nécessaire au chauffage et à l’eau chaude de 680 foyers par an », précise Mauritz. 

Il existe une quarantaine d’usines en France. Mais c’est la première fois que le méthane produit par une telle unité agricole sera injecté dans le réseau classique de distribution du gaz. Les deux frères viennent de signer avec GRDF le premier contrat du genre. Les travaux de terrassement ont débuté en avril, et le génie civil est prévu en mai. Le tout doit être prêt pour fin 2012. Le conseil régional d’Ile-de-France vient de leur attribuer une subvention de 467000 €. Soit environ 10% de leur budget (4,9 M€), qui a aussi reçu l’aide de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), de la direction régionale de l’agriculture et de l’organisme de financement Oséo.

Concrètement, les frères Quaak collecteront leurs déchets naturels (tonte de pelouse, excréments des 500 bovins, poubelle de cuisine…), les déchets agroalimentaires des fermes et cantines environnantes par exemple. Ils y ajouteront les feuilles et tiges des céréales qu’ils cultivent lors des périodes de repos de leurs terres (sorgho, avoine…).

Près de 30 t de déchets seront placées chaque jour dans une citerne en béton chauffée à 37 oC. « Brassée régulièrement et privée d’oxygène, la matière s’y dégradera rapidement et générera du méthane. La partie solide restante deviendra un engrais naturel qu’on épandra sur nos terres. En fait, on recrée ce qui se passe dans la panse de la vache quand elle digère », résume Mauritz. Une partie de ce « gaz vert » sera utilisée pour chauffer l’installation à 37 oC. Le reste, environ 120 m3 par heure, sera injecté dans le réseau après avoir été racheté par un distributeur.

« Nous pourrons gérer la quantité de gaz créée, donc garantir la production d’une énergie constante qui réponde à la demande, ce qui est impossible avec l’éolien ou le solaire », souligne Mauritz.
Marine Legrand | Publié le 02.05.2012
Le Parisien

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