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jeudi 17 mai 2012

Responsabilité européenne


Pendant que les Européens s'embourbent dans leurs problèmes économiques et financiers, on continue de mourir de faim à quelques heures d'avion des grandes capitales européennes. À tel point que l'agence des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), vient de tirer la sonnette d'alarme : « Le manque de fonds menace des millions de personnes en Afrique. »
Voici près d'un an, lorsque la famine s'est déclarée dans la Corne de l'Afrique, toute la planète semblait battre d'un seul coeur. Un immense mouvement de solidarité a soulevé, en particulier, les opinions des pays démocratiques. Depuis, le Sahel est à son tour touché.
« Les avancées qui avaient permis de surmonter la famine l'an dernier en Somalie, en renforçant la capacité des familles à résister à la sécheresse, ces avancées sont compromises », a déclaré jeudi, à Madrid, José Graziano, le directeur de la FAO.
La faim est un scandale. Dans le monde, une personne sur sept en souffre. Elle reste une cause importante de mortalité, en particulier pour les enfants. Pourtant, on saurait la combattre. Ce qui manque, c'est la volonté ! Or, ce problème risque de s'aggraver. En effet, à la fin du siècle, la terre comptera 9 à 10 milliards d'habitants : « Nourrir l'humanité est le défi du XXIe... On ne sait pas comment on nourrira tous ces êtres humains. En Afrique, la population va doubler, et il faudrait tripler la production agricole, chose aujourd'hui impossible », expliquait à Ouest-France cet automne, l'économiste Bruno Parmentier.
La faim peut reculer. Elle doit être combattue pour la vie des hommes et la paix du monde. Même si les difficultés en Europe sont importantes, on ne peut nier que la très grande majorité des Européens ont un niveau de vie largement supérieur à celui de la plus grande partie des habitants de la planète. Leur devoir est donc de regarder au-delà de leur continent. Leur responsabilité est de se remettre en ordre de marche.
Or, aujourd'hui, sous l'effet de la crise, les Européens sont de plus en plus absorbés par leurs problèmes internes au risque d'oublier le reste du monde. Ils ne se rendent pas compte que si l'Europe ne sort pas de la récession cela aggraverait encore les difficultés de peuples déjà si vulnérables.
Il faut donc cesser d'opposer rigueur et croissance. Elles sont toutes deux nécessaires. L'Allemagne en convient. Unité et rapidité d'action peuvent encore éviter une grande tempête économique dont risqueraient de sortir victorieuses des forces hostiles à la Démocratie et opposées aux solidarités indispensables à la Paix. Assumer notre responsabilité face au reste du monde, est aussi la meilleure manière d'éviter le réveil des vieux démons du continent.
Jeanne Emmanuelle Hutin

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