Google Website Translator Gadget

lundi 24 janvier 2011

Pauvreté : Comment aider les ruraux à mieux s’en sortir


Une étude du Fonds international de développement agricole (FIDA) apporte des solutions à la pauvreté rurale.
La nature changeante de la «ruralité» peut permettre de transformer les risques en opportunités.
70% des personnes très pauvres dans le monde vivent aujourd’hui dans les campagnes.
Dans les pays développés, notamment européens, l’image de la campagne est assez reluisante.
Verts pâturages, produits bio, air pur, bétail bien portant : les images confortablement installées dans l’inconscient collectif sont généralement positives. A l’inverse, une visite dans les zones rurales de pays en voie de développement comme le Maroc dévoile une vie rude, où le froid ronge en hiver, et où la sécheresse brûle en été. Les dangers sont omniprésents, le bien-être est fragilisé, et l’exode vers les zones urbaines démange les jeunes en quête d’une vie meilleure.
La dernière étude du Fonds international de développement agricole (FIDA) s’est intéressée à la pauvreté rurale de ces contrées. Et pour cause, à la veille de l’année 2011, les prévisions ne sont pas encourageantes. A l’heure actuelle, 70% des personnes très pauvres dans le monde résident dans les zones rurales. Parallèlement, il y aura plus de 9 milliards de bouches à nourrir en 2050. Et comme les fruits et légumes ne poussent pas dans les rayons des supermarchés, ça sera à l’agriculture de répondre à ces besoins grandissants. Et qui dit agriculture, dit zone rurale à développer. Parallèlement à ces risques, il ne faudra pas négliger les changements climatiques déconcertants (comme on a pu le constater cette année), et les ressources naturelles dont la pérennité est menacée.
Face à tous ces risques, des solutions se profilent pourtant à l’horizon. Partant déjà du constat qu’un rural n’est pas forcément un agriculteur.
Donner des raisons aux jeunes de rester
Ainsi, si l’agriculture, sous peine d’être « mieux ajustée aux risques et débouchés qui se présentent aux petits agriculteurs», est un bon moteur pour donner un coup de pouce à la croissance rurale, elle n’est pas seule à pouvoir prétendre apporter des solutions. La nature de la ruralité est changeante, ce qui crée «de nouvelles possibilités de promouvoir la croissance rurale et la réduction de la pauvreté». Qu’en est-il de l’activité non agricole ?
Intégrer des activités susceptibles de donner des raisons aux jeunes de rester dans les zones rurales pourrait être une réponse à la situation actuelle. Les moyens d’existence des ménages ruraux sont multiples, reposant sur l’agriculture, mais également sur « le travail salarié agricole, le travail salarié ou indépendant non agricole, et sur la migration».
Malheureusement, les sources de revenus et par conséquent les niveaux de vie de ces ménages sont aussi instables que le climat duquel dépendent les cultures des agriculteurs. D’où le risque omniprésent de basculer vers la pauvreté. L’étude du FIDA explique d’ailleurs la pauvreté rurale par «le manque de moyens de production, les perspectives économiques limitées, le faible niveau d’instruction et de qualification, ainsi que les désavantages enracinés dans les inégalités sociales et politiques».
Si changement il y a, il ne peut être initié, selon les résultats de l’étude, que par l’État, le secteur privé, et les associations. En somme, il s’agit pour eux d’améliorer les opportunités et d’atténuer les risques rencontrés par la population rurale. L’une des clés consiste évidemment d’investir dans les infrastructures et les services, certes, mais pas uniquement. Les travailleurs ruraux souhaitent évoluer dans un environnement «dans lequel ils trouvent des emplois décents, où leurs droits sont reconnus». En effet, les emplois précaires, mal rémunérés, et risqués sont extrêmement répandus en milieu rural.
L’éducation et les compétences avant tout
Seulement, avant de pouvoir prétendre à des emplois décents et bien rémunérés, il faudrait pouvoir colmater les brèches en matière de compétences. Renforcer les compétences des ruraux semble être un préalable élémentaire à la réduction de la pauvreté rurale. En effet, l’éducation et les compétences «permettent aux jeunes et aux adultes d’accéder à des emplois rénumérateurs, voire de lancer et de gérer leurs propres entreprises». Le développement des formations techniques et professionnelles, souvent de courte durée et purement pratiques, est fortement encouragé.
Une fois dotés de ces compétences, ces travailleurs auront tout le loisir de s’installer dans les zones rurales, ou de migrer vers des zones urbaines plus attractives, sans oublier d’envoyer leurs «récoltes pécuniaires» à l0eur famille restée dans les campagnes. Et ainsi, de stabiliser leur assise financière, aujourd’hui mouvante. A l’heure actuelle, 55% de la population mondiale vivent dans les campagnes. Et il serait aberrant que ce soit ceux qui nous nourrissent qui souffrent de la faim.
Le FIDA au Maroc, du court terme à la durabilité
Onze. C’est le nombre de projets jusqu’à présent financés au Maroc par le Fonds international de développement agricole (FIDA), pour une enveloppe budgétaire de 194,1 millions de dollars américains. Si le Fonds est impliqué dans le pays depuis 1979, la nature des projets financés a connu une transformation au fil des ans. Au départ, les projets concernaient notamment l’irrigation des cultures, et visaient à accorder des crédits aux paysans pauvres. Par la suite, les financements furent dirigés vers la conservation des sols et des ressources naturelles, notamment en eau. Il s’agissait également de renforcer les institutions qui opéraient dans les zones rurales. Aujourd’hui, la troisième génération de financements concerne des projets d’investissement rural dont la durabilité se doit d’être assurée. Le FIDA concentre ses efforts sur certaines régions du Maroc, à savoir «les zones montagneuses, les prairies avec une faible productivité, et les zones agricoles arides du Sud du pays».
Société | Selma Tannouche Bennani | 28 décembre 2010 à 8 h 28 min

Aucun commentaire :