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dimanche 9 janvier 2011

Nouvelles solutions de lutte antiparasitaire en culture maraîchère

Par EduTransfer Design Associated and Haywire Technology
20 décembre 2010
Les maraîchers de Terre-Neuve-et-Labrador et de partout en Amérique du Nord sont aux prises avec
un adversaire de longue date : la mouche du chou, ou Delia radicum. Ce ravageur peut causer des dégâts considérables et réduire le rendement de crucifères comme le brocoli, le chou-fleur et le chou de Bruxelles, du rutabaga et du navet ainsi que de grandes cultures comme le canola.

Des chercheurs du ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire du Canada (AAC) établis à St. John’s, à Terre-Neuve, travaillent avec des producteurs à élaborer de nouvelles solutions de lutte antiparasitaire intégrée (LAI). « La mouche du chou n’est pas nouvelle, mais elle est très difficile à enrayer et peut compromettre gravement le rendement et causer des pertes financières, explique Peggy Dixon, entomologiste. À l’heure actuelle, un seul insecticide est homologué pour la mouche du chou, mais d’autres sont en voie de le devenir. »

Mme Dixon et son équipe ont testé des solutions de rechange comme les cultures intercalaires pour briser le cycle de ponte et de réduire le nombre de ravageurs. Cette méthode consiste à établir une autre culture pour quelques semaines, le temps de désorienter la mouche au moment de la ponte. Bien que plusieurs générations de mouches se succèdent durant la saison, si les cultures légumières survivent aux premières semaines, cette méthode fonctionne, sauf pour le rutabaga et le navet, qui peuvent subir des dommages tout au long de la saison.

« Lorsque la mouche recherche un hôte où pondre ses œufs, elle est attirée par l’odeur des crucifères, indique Mme Dixon. Toutefois, lorsqu’elle s’approche de la culture, elle se sert d’indices visuels; si d’autres plantes vertes sont mélangées avec les crucifères, la mouche est déroutée et sa ponte est réduite. Bien que cette méthode ne remplace pas les insecticides, nous avons constaté une réduction de 50 à 70 p. 100 du nombre d’œufs avec les cultures intercalaires. »

Au départ, Mme Dixon avait essayé d’intercaler les navets avec diverses cultures comme le blé d’hiver et le trèfle. « Bien que les cultures intercalaires aient perturbé la ponte, la compétition entre les cultures était trop forte, de sorte que le rendement et la qualité des légumes étaient faibles, explique Mme Dixon. Dans un projet subséquent dirigé par Carolyn Parsons, étudiante des cycles supérieurs, nous avons essayé les cultures en relais, un type de culture intercalaire où deux cultures se chevauchent dans un même champ pour une courte période. Nous alternons le chou-fleur avec la laitue en respectant l’espacement généralement utilisé pour le chou-fleur par les producteurs commerciaux. De cette façon, l’agriculteur obtient la même récolte de chou-fleur et le même rendement économique, en plus d’une deuxième culture de laitue ou autre, qui peut être récoltée en cinq à six semaines. » Les essais de cultures en relais ont permis de réduire le nombre d’œufs et de produire deux cultures sur la même surface sans subir aucune perte en raison de la compétition.


Projet de démonstration 2011
En 2011, Mme Dixon s’associera à d’autres chercheurs et producteurs commerciaux des quatre provinces de l’Atlantique pour réaliser un projet de démonstration intégrant les cultures en relais et deux autres solutions : l’installation de clôtures d’exclusion et les couvertures végétales. « Nous ferons l’essai des clôtures d’exclusion élaborées par Bob Vernon, d’AAC à Agassiz, en C.-B. Ces dispositifs sont conçus pour empêcher la mouche du chou de s’installer dans les champs de brassicacées, indique Mme Dixon. La fine barrière de nylon a permis d’arrêter la mouche aux abords des périmètres délimités, d’une superficie atteignant parfois quatre hectares. » L’équipe évaluera également un nouveau type de couverture végétale importée d’Europe pouvant être installée après la transplantation au moyen d’un accessoire attelé au tracteur. Cette barrière protège la culture contre les insectes tout en permettant l’irrigation et l’application d’autres intrants.

« Toutes les solutions comportent des avantages et des inconvénients, et nous espérons que ces démonstrations réalisées en collaboration avec des producteurs contribueront à élaborer des stratégies de gestion fonctionnant pour différents types d’exploitations, conclut Mme Dixon. Par exemple, la culture en relais n’est pas appropriée pour les navets, mais les clôtures d’exclusion fonctionnent. Toutefois, dans les régions de Terre-Neuve où les orignaux sont nombreux, les clôtures peuvent poser problème. À l’issue du projet, nous diffuserons les données recueillies et les protocoles mis au point dans le cadre de la démonstration, et nous espérons être en mesure de proposer de bonnes solutions pour la lutte contre la mouche du chou. »

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