Le Japon participe, ce vendredi, à une conférence en Tanzanie avec une cinquantaine de pays africains pour, dit-on, «montrer son engagement à l’égard de l’Afrique», face à une présence chinoise massive. L’offensive asiatique, particulièrement de la Chine, sur ce continent, ne laisse pas indifférent. Le premier forum France-Maroc-Afrique, co-organisé à Casablanca le 6 mai par Maroc Export et Ubifrance (son alter ego de l’Hexagone), visant à «esquisser une expérience de partenariat à trois», selon l’ambassadeur de France au Maroc, Bruno Joubert, confèrera au Maroc le rôle de «hub d’affaires» dans cette stratégie naissante.
A ce titre, le patron d’Ubifrance, Christophe Lecourtier, dit du Royaume que c’est «le trait d’union essentiel entre la France et l’Afrique et que les entreprises françaises ont tout à gagner à prospecter auprès de leurs homologues marocaines sur le continent africain». Telle une prière exaucée, le forum d’affaires de Casablanca vise à répondre à la volonté de favoriser le développement conjoint des entreprises des deux pays. Un forum d’affaires multisectoriel, qui a réuni près de 200 hommes d’affaires dont 40 donneurs d’ordre africains et 30 chercheurs d’affaires français. Objectif: «aguicher au bon sens du terme par les atouts qu’offrent les trois marchés», d’autant plus, relève Joubert, qu’il y a une réelle «prise de conscience des pays africains qu’il n’y a plus de référent dans les affaires surtout». En deux jours, 975 rendez-vous d’affaires sont bookés et «ça ira en évoluant», promet Saâd Benabdallah, DG de Maroc Export. Car le bras armé de la promotion de l’offre exportable du pays a fait sien cette devise commerciale infaillible : «produire ce que l’on peut vendre, non pas vendre ce que l’on produit». Principe fondant la nouvelle stratégie agressive de Maroc Export qui a permis d’identifier les marchés stratégiques (constitués de pays pouvant recevoir un large panel de produits), les marchés adjacents (moins importants en termes de panier de produits) et les marchés niches (peu ou pas encore couverts par nos exportations). Ce ratissage plus élargi laisse planer quelques doutes encore notamment sur certains pays africains quand à leur stabilité, voire leur solvabilité. Ce qui freinerait l’ardeur de certains investisseurs marocains notamment.
Idée bottée en touche par Bruno Joubert, qui a rappelé la dernière convention en date, conclue entre l’AFD (agence française de développement) et Attijariwafa bank, ARIZ, (Assurance pour le risque de financement de l’investissement privé en zone d’intervention) du fonds. C’est dire que le nouveau partenariat à trois, «gagnant-gagnant-gagnant», selon les vœux transmis par vidéo lors du forum d’Anne-Marie Idrac, secrétaire d’Etat français au Commerce, a la bénédiction du politique.
L'Economiste
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