1.
Introduction
:
2.1 L 'augmentation des prix
agricoles dans les marchés mondiaux :
Depuis l'indépendance, les modèles d'intervention de l'Etat n'ont fait qu'instaurer, par leur standardisation, une vision appauvrie de développement agricole. Ce qui a largement inhibé le potentiel d'innovation qu'offre le pays et qui est fondé sur la richesse de la diversité, sur la mobilisation des acteurs et sur l'adaptation aux opportunités du marché. La conséquence de ce mode de gouvernance est que le retard rural s'est accumulé et une importante agriculture de rente s'est constituée.
En effet, devant de tels défis et en exécution des hautes Directives de Sa Majesté le Roi, que Dieu le glorifie, et de ses multiples expressions de sa volonté pour que le secteur agricole contribue pleinement à l'essor global de notre pays, le Département de l'Agriculture s'est attelé à formuler une nouvelle stratégie de développement agricole, nommée Plan Maroc Vert, qui devra nécessairement :
Sur la base du diagnostic du secteur agricole, les grandes lignes du Plan Maroc Vert s'articulent autour de six idées[20] se rapportant tout d'abord à une conviction claire selon laquelle l'agriculture doit être le principal moteur de croissance de l'économie nationale sur les 10 à 15 prochaines années, avec des impacts colossaux en termes de croissance du PIB, de création d'emplois, d'exportation et de lutte contre la pauvreté.
4.3 Impact Attendu :
En termes d'impact, des retombées très importantes sur la croissance du PIB agricole et sur la lutte contre la pauvreté à l'horizon 2015, sont attendues. En effet, si les moyens financiers, institutionnels et managériaux sont actionnés et les réformes adéquates sont entreprises, les estimations d'impact sont colossales :
La lecture et l'analyse des objectifs et des piliers du Pan Maroc Vert, nous pousse à contribuer par la présente réflexion à proposer des mesures que nous qualifions de clé pour la réussite dudit plan qui, en fait, s'avère très ambitieux en termes d'objectifs et d' impacts attendus.
5.1 Une bonne gouvernance centrale et régionale :
Malgré les progrès réalisés par les politiques agricoles initiées depuis l'indépendance, des contraintes persistent encore notamment l'insuffisance de la déconcentration et de l'intervention de services locaux, la faiblesse de la contribution des acteurs locaux porteurs de projets individuels ou collectifs et l'absence d'une vision intégrée impliquant tous les acteurs du monde agricole et rural.
5.2 Le développement d'alliances stratégiques avec le privé :
Le développement agricole d'aujourd'hui et de demain, ne peut se faire sans la participation du secteur privé. Certes, l'Etat est garant des grands équilibres socio-économiques et doit jouer le rôle de régulateur et de générateur de retombées positives de la croissance agricole pour assurer un développement durable équilibré. Mais, il ne peut lui seul concilier l'efficacité économique agricole, la justice sociale et la préservation et la valorisation de l'environnement. Le rôle du secteur privé est déterminant à ce niveau par la promotion de l'investissement dans le secteur agricole et rural, qui aura sans doute un impact positif sur l'amélioration du niveau de la productivité agricole et constituera, une source de diversification du financement du secteur agricole et rural.
5.3 Approche proactive de mobilisation de fonds internationaux :
Quant à la mobilisation de fonds internationaux, il est opportun de développer une approche proactive aussi bien vis à vis des principaux Bailleurs de Fonds (BF) actifs au Maroc que vis à vis des ONG internationales (fondation Gates,..) qui commencent à donner la priorité au secteur agricole comme secteur clé de développement. Le secteur agricole est, désormais, au centre de préoccupations de ces BF potentiels et ce, en raison des enjeux mondiaux de sécurité alimentaire, de la hausse des prix des produits agricoles et de la lutte contre la pauvreté.
5.4 Développement d'une approche partenariale innovante avec la profession agricole :
Avec le désengagement de l'Etat, la profession agricole devrait avoir un rôle à part entière dans le développement agricole et rural. La dynamique professionnelle et associative que connaît le secteur agricole et rural marocain, n'est pas institutionnalisée par une approche partenariale efficace.
5.5 Développement d'un plan de renforcement de capacités et de formation :
Comme il a été souligné auparavant, la nouvelle stratégie agricole consiste à imprimer au secteur agricole une dynamique d’évolution harmonieuse et équilibrée qui tient compte des spécificités régionales de l’agriculture et qui valorise au mieux ses potentialités et ses marges de progrès.
5.6 Etablissement d'une stratégie efficace de communication et de sensibilisation au profit de petits et moyens agriculteurs :
L'enjeu actuel de développement agricole et rural, n'étant plus d'administrer le développement ni de laisser faire, mais de reconnaître les agriculteurs, notamment les petits, comme les acteurs du future, de les soutenir, de les mobiliser et de les responsabiliser autour d'un projet agricole et rural qui est aussi un projet de société pour tout le pays. Cette vision s'inscrit dans la nouvelle approche de développement agricole et rural développé par le Plan Maroc Vert, qui veut instaurer une agriculture qui soit à la fois ouverte, compétitive, socialement diverse, territorialisée et durable.
De prime abord, il y a lieu de souligner l'importance que requiert, aujourd'hui, l'évaluation en tant qu'approche pragmatique et étape de tout un processus de mise en ouvre d'un programme ou projet donné. Toutefois, l'évaluation reste indissociable du système de suivi de déroulement des activités du programme envisagé.
En guise de conclusion, le secteur agricole au Maroc dispose, désormais, d'une stratégie qui définit dans une perspective de moyen à long terme des objectifs et des résultas à atteindre. Afin de réussir cette stratégie, il est primordial d'unir toutes les forces de la nation qui s'intéressent et oeuvrent dans le domaine agricole et de s'inscrire dans une logique d'efficacité, d'efficience et de performance, ce qui nécessitera le développement d'une approche participative afin de renforcer les capacités du pays à instaurer une gestion axée sur les résultats.
L'agriculture au Maroc a été toujours un secteur
stratégique pour le développement socio-économique du pays. Depuis,
l'indépendance du pays, le secteur agricole a connu de nombreux programmes de
développement agricole et rural et de réformes structurelles pour permettre au
pays d'assurer sa sécurité alimentaire et de contribuer dans la croissance
économique du pays.
Malgré ce soutien dont a bénéficié l'agriculture par
le passé, elle reste un secteur sous-développé. Si l'on peut admettre que des facteurs
comme la croissance démographique, les sécheresses et la mondialisation ont
joué un rôle déterminant dans cette situation, il n'en demeure pas moins que ce
diagnostic n'explique pas tout, puisque des pays comparables y ont été
confrontés. D'autres facteurs endossent
en fait une partie moins importante de cette responsabilité. Il s'agit
notamment de déficits de politiques, d'institutions et de gouvernance. C'est
l'une des principales conclusions de l'étude prospective sur l'agriculture à
l'horizon 2030, menée sous la conduite du Haut Commissariat au Plan (HCP).
'' Les politiques agricoles successives des 50
dernières années, même si elles ont apporté des progrès indéniables, n'ont pas
pu su aborder le développement agricole dans sa totalité, dans sa diversité et
dans sa relation fondamentale avec le développement rural et avec la durabilité. Elles sont restées d'une façon
générale trop dirigistes et technicistes, elles n'ont pas pu s'adresser au
capital humain, mobiliser et responsabiliser suffisamment les acteurs ou
appuyer efficacement leurs initiatives''[1].
Le contexte mondial marqué par la sécurité
alimentaire, le changement climatique, la hausse des prix des produits agricoles,
la responsabilisation des producteurs, la lutte contre la pauvreté a imposé au
Maroc de revoir sa stratégie agricole dans un sens de mise à niveau, de
restructuration et de redéfinition des missions. C'est dans cette perspective
que le nouveau Plan Maroc Vert a été élaboré et ce, pour rendre l'agriculture
le principal moteur de croissance de l’économie nationale dans les 10 à 15
prochaines années. Ceci avec des retombées importantes en termes de croissance
du PIB, de création d’emplois, d’exportation et de lutte contre la pauvreté.
Cet article représente une réflexion sur la nouvelle
stratégie agricole au Maroc tout en exposant les principales mesures, que nous
qualifions de clés pour sa réussite. Le plan de ladite réflexion sera articulé comme suit:
ü Présentation
du nouveau contexte mondial par lequel l'agriculture sera influencée;
ü Présentation
des atouts et contraintes de l'agriculture marocaine;
ü Exposition
du Plan Maroc Vert : objectifs, piliers et impact attendu;
ü Présentation des Clés de la réussite du Plan
Maroc Vert.
2.
L'agriculture
dans le nouveau contexte mondial :
L'agriculture
revient au devant de la scène internationale. Le dernier rapport de la BM de développement dans le
Monde[2], a
mis en exergue le rôle crucial de l'agriculture dans le la lutte contre la
pauvreté ainsi que les mesures à prendre pour la rendre, plus efficace, au
service de développement. En effet, la satisfaction des besoins agricoles de la planète
redevient un enjeu stratégique. Ce retour de l’agriculture a été déclenché par
l’augmentation des prix agricoles sur les marchés internationaux, accélérée
durant le premier trimestre 2008 jusqu’à provoquer des émeutes de la faim dans
certains pays.
Ainsi, les débats sur les
réformes des politiques agricoles telles que la politique agricole commune, les
négociations du commerce international et celles des accords de partenariats
économiques prennent une acuité nouvelle. De même, les questions
environnementales prennent un poids de plus en plus déterminant dans la
conception du développement économique. Et l’agriculture est de plus en plus
mise en cause comme principal utilisateur de ressources naturelles telles que
les terres, l’eau et la biosphère. Parallèlement, les nouveaux acteurs de la
philanthropie mondiale et notamment la fondation Bill & Melinda Gates
accordent à l’agriculture une place importante à côté de la santé, dans leurs
priorités d’appui aux pays les plus pauvres[3].
Sommairement, l'agriculture
sera influencée par un contexte mondial caractérisé essentiellement par :
Les prix des principaux
produits alimentaires ont connu une flambée au cours des premiers mois de l'année
2008. Les études de prévisions
de prix annoncent le maintien de prix agricoles élevés durant la prochaine décennie.
Plusieurs raisons[4]
expliquent cette tendance :
ü La demande croissante en biocarburants
induite par les politiques américaines, européennes et brésiliennes. La demande
en biocarburants dépend en grande partie des politiques incitatives en Amérique
du Nord et en Europe mais elle est aussi étroitement liée au prix du pétrole ;
ü Les besoins alimentaires issus de la
croissance démographique ;
ü Les demandes nouvelles notamment de produits
animaux, mais aussi d’oléagineux, entraînées par la hausse des revenus dans les
pays émergents tels que la Chine
et l’Inde.
De
façon générale, le maintien à la hausse des prix agricoles sur les marchés
mondiaux agit comme un signal d’alerte. Les risques de pénurie alimentaire
existent tant à l’échelle planétaire que pour les ensembles économiques
régionaux. Cette alerte rappelle l’importance des politiques publiques pour la
production agricole, après une quinzaine d’années de baisse continue des prix
agricoles. Ce qui peut offrir une
nouvelle perspective de développement pour les agriculteurs mais à condition de
définir des politiques adéquates à ce niveau afin que les agriculteurs puissent
en tirer profit.
2.2 Les
négociations internationales et les réformes des politiques agricoles :
Le contexte est également marqué
par les négociations de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), les réformes
de la Politique
Agricole Commune (PAC), de la politique américaine (FARM
BILL), ainsi que des accords bilatéraux notamment les Accords de Partenariat
Economique (APE) entre l’Union Européenne et les pays d’Afrique, des Partenariats
Économiques (APE) entre l’Union Européenne et les pays d’Afrique, des Caraïbes
et du Pacifique.
Selon B.Bachelier (2008), la
période allant de 2008 jusqu'au 2013 sera sans doute décisive puisque les négociations
devraient déterminer les nouvelles règles des échanges et les principes de définition
des politiques agricoles. Aussi, 2013 est la date de révision de la Politique Agricole
Commune et la date de mise en oeuvre prévue pour de nombreuses dispositions de
l’Organisation Mondiale du Commerce.
L’approche qui oriente ces
différentes dynamiques est celle de la libéralisation des échanges, de la
suppression des entraves au commerce et de la réduction des aides publiques
entraînant des distorsions de marché .L’hypothèse qui sous-tend ces évolutions
est que l’accroissement des échanges entraîne la création de richesse, une
répartition plus équitable des revenus en faveur des pays en développement et
améliore donc le bien-être des plus pauvres[5].
Cependant, ces négociations
connaissent actuellement des désaccords en raison des questions relatives à
l'agriculture, que les pays en développement ne cessent de réclamer aux pays
développés notamment les Etats Unies et l'Europe, pour baisser les subventions
aux agriculteurs. Aussi, faut-il souligner que les questions relatives à l’accès
au marché des pays développés pour les produits de pays en développement ainsi
que la suppression des subventions aux exportations sont désormais soulevées.
2.3 La nouvelle
philanthropie :
L'action des organisations
caritatives dans le
développement n’est pas nouvelle. Les fondations américaines, telles que les
fondations Rockefeller ou Ford, intervenaient pour soutenir
la recherche, le transfert de technologies et certaines actions ciblées. Avec l'arrivée de nouveaux acteurs de l'aide au développement
comme la fondation Bill & Melinda Gates, le paysage de l'aide
internationale va sans doute changer.
En choisissant de privilégier la Révolution Verte
pour l’Afrique et l’accès aux semences et aux engrais, cette fondation adopte
une approche classique. La situation montre que l’augmentation de la
productivité de l’agriculture africaine est une priorité. Ceci étant, la fondation
Bill Gates compte étendre ses opérations à la formation et au marché. En effet,
elle affiche un objectif global de Révolution Verte pour l’Afrique et y affecte des moyens importants. 306 millions de dollars seront consacrés par cette
fondation au secteur agricole en Afrique et en Asie
(janvier 2008)[6].
Ce qui dénote de la place de grand donateur de l'aide à l'agriculture, que
commence à acquérir cette fondation.
2.4 La demande
environnementale :
La
prise de conscience en faveur
de la préservation des ressources naturelles s’est récemment élargie à
l’ensemble de l’opinion publique et des décideurs. L’agriculture jusque là
surtout mise en question par ses effets de pollution locale, est de plus en
plus concernée par les effets du changement climatique et son rôle à l’égard de
la biodiversité.
Les rapports de l’agriculture avec les questions
environnementales sont ambivalents. D’un côté, l’activité de production est à
l’origine de certains dommages environnementaux. D’un autre côté, les
agriculteurs gèrent les ressources naturelles et peuvent donc en assurer la
préservation à long terme. En outre, les changements du milieu modifient les pratiques
agricoles et si parfois ces modifications sont positives, elles risquent de
devenir des contraintes insurmontables telle la sécheresse dans la région
tropicale. Aujourd’hui, la difficulté est que la demande environnementale de la
société risque d’aller plus vite que la capacité d’adaptation de l’agriculture.
Cette préoccupation est d'autant plus importante que la préservation de la biodiversité,
la lute contre le changement climatique, l'érosion, et la perte de la fertilité
de sols, la gestion et maîtrise de l'eau, se sont imposés comme des enjeux
majeurs auxquels le secteur agricole doit y faire face.
Par ailleurs, les bailleurs de
fonds et les institutions internationales conditionnent de plus en plus leur
aide à des conditions environnementales. Elles se sont dotées d'institutions
spécialisées comme le Fonds Mondial de l'Environnement. Au nom de la
préservation de l'environnement, les pays
développés sont tentés d’imposer des priorités écologiques aux pratiques
agricoles de toutes les agricultures du monde, quel que soit leur stade d’intensification.
Or, qu’il s’agisse de l’Amérique latine ou de l’Afrique, la préservation des
ressources naturelles exige d’abord une augmentation de la productivité des
surfaces actuellement en culture. Les formes que peut prendre l’intensification
doivent être raisonnées en fonction des spécificités des différentes situations
et de leurs objectifs prioritaires[7].
2.5 La crise financière internationale :
Les marchés des capitaux des principales places
boursières au Monde, ont connu durant les mois de septembre et octobre de
l'année 2008, de fortes baisses des indices boursiers, engendrant ainsi une
perte de confiance chez les principaux moteurs de la croissance économique en
l'occurrence : les investisseurs et les épargnants. Cette crise internationale
financière, va impérativement permettre de sortir de l'économie virtuelle
(diversification de placements et activités en dehors de l'univers bancaire et
sans évaluation du risque) déconnectée de la réalité et de revenir à l'économie
réelle.
Malheureusement, cette crise aura de conséquences
néfastes sur le taux de croissance économique des principales puissances
économiques mondiales notamment l'Europe et les Etats Unies, qui est contraint
à la baisse malgré les efforts consentis par les banque centrales de ces pays à
drainer plus de liquidités dans ces marchés. Les pays en développement sont
aussi touchés par cette crise, compte tenu de leurs relations commerciales
fortes avec ces pays. S'agissant du secteur agricole, l'un des secteurs
stratégiques de la croissance économique de ces pays, il ne sera pas épargné des conséquences de la
crise, puisque le PIB agricole est aussi contraint à la baisse.
3.
L'agriculture
marocaine dans le contexte national : Atouts & Contraintes
Après avoir exposé les principaux défis de l'agriculture
à l'échelon mondial, nous voulons exposer les principaux atouts et contraintes
de l'agriculture marocaine et ce, pour mesurer l'étendue des réformes et
d'actions à entreprendre pour mettre le secteur agricole aux diapasons des mutations qui s'opèrent
actuellement dans le monde.
Le secteur agricole et rural occupe une place
économique et sociale importante au Maroc. Les indicateurs socio-économiques[8]
suivants illustrent cette importance :
·
la population rurale constitue actuellement
environ la moitié de la population totale du pays;
·
l'emploi direct dans l'agriculture représente à
lui seul 80% de l'emploi rural;
·
en terme de valeur ajoutée, l'Agriculture
contribue à la formation du PIB à hauteur de 14% à 25% selon les conjonctures
climatiques.
Cette
importance du secteur agricole découle, en effet, des efforts que le Gouvernement
Marocain n'a cessé d'entreprendre depuis l'indépendance en allant de
l'opération labour, de la politique des barrages, de l'aménagement
hydro-agricole, de la promotion de la
production végétale et animale, de l'encadrement des agricultures jusqu'aux
programmes de développement rural intégré ayant pour finalité la lutte contre la pauvreté rurale. Ces efforts ont permis d'aboutir aux atouts
suivants dont jouit l'agriculture marocaine :
ü
l'aménagement de l'espace agricole à travers le
développement de l'irrigation (Petite et Moyenne Hudraulique) et la
réhabilitation des infrastructures hydro-agricoles dans les périmètres de
grande hydraulique;
ü
la diversification des spéculations végétales
par l’introduction de nouvelles cultures à rentabilité élevée, telles que les
plantations fruitières, les cultures fourragères et maraîchères et par
l’amélioration des techniques et des facteurs de production;
ü
une main d'œuvre agricole qualifiée et très
compétitive en terme de coût par rapport aux concurrents;
ü
des avantages comparatifs avérés dans les fruits
et légumes frais et transformés ainsi que dans d'autres produits
méditerranéens;
ü
un développement d'une place de transformation
de produits agro-alimentaires potentiellement très compétitive.
Cependant, des
contraintes diverses n'aident pas l'agriculture marocaine à être plus
compétitive et plus performante pour relever les défis de la sécurité
alimentaire, de la globalisation des marchés et de la concurrence. Ces
contraintes peuvent être résumées, notamment, comme suit:
3.1 Déficit de Gouvernance :
Depuis l'indépendance, les modèles d'intervention de l'Etat n'ont fait qu'instaurer, par leur standardisation, une vision appauvrie de développement agricole. Ce qui a largement inhibé le potentiel d'innovation qu'offre le pays et qui est fondé sur la richesse de la diversité, sur la mobilisation des acteurs et sur l'adaptation aux opportunités du marché. La conséquence de ce mode de gouvernance est que le retard rural s'est accumulé et une importante agriculture de rente s'est constituée.
Aussi, faut-il souligner
l'inadaptation du rapport entre l'Etat et les acteurs professionnels et locaux
à l'émergence d'une dynamique de rattrapage économique rapide. C'est ce que
montrent essentiellement la faiblesse institutionnelle au niveau local, celle
des partenariats public-privé et des organisations professionnelles et locales et
le rôle marginal du Crédit agricole.
De même, ajoute-t-on, la
centralisation poussée n'a pas permis de jouer la carte de territorialisation pour
adapter les incitations et instruments de soutien aux possibilités
différenciées des territoires, des terres et des agricultures et à une prise en
main réelle du développement par les acteurs professionnels et locaux. C'est
toute une ingénierie de développement agricole et rural durable qui reste à
consolider ou à construire, en s'appuyant sur les leçons des succès et échecs.
3.2 Le Foncier :
En terme de
classification des exploitations agricoles, le secteur agricole marocain est
composé de 1 431 600 exploitations agricoles pouvant se répartir en 3
catégories[9]:
ü les
petits exploitants (< 5 ha )
représentant 24% de la SAU
et 70% des exploitations;
ü les
exploitations moyennes (5 à 50ha) représentant 60% de la SAU et 29% des exploitants;
ü les grandes exploitations (> 50 ha ) représentant 16% de la SAU et 1% des exploitants.
D'après l'étude sus-mentionée sur l'agriculture à
l'horizon 2030[10], il a été constaté que le
manque de sécurité foncière a limité les investissements et les incitations à
une bonne gestion des terres. Les propriétés ont subi les contraintes de
l'indivision et entrent difficilement sur le marché foncier. Le statut
collectif est un frein à la mise en valeur des terres collectives irriguées. Le
statut forestier s'applique à de nombreuses terres agricoles de parcours sans
boisements qui sont pâturées par des usages déresponsabilisés. Des
contradictions et des conflits importants se sont crées entre les droits
fonciers reconnus juridiquement et les usages réels des terres aux statuts multiples
et souvent mal clarifiés.
Par ailleurs et compte tenu de la pression
démographique sur l'espace et des systèmes de dévolution des exploitations
agricoles d'une génération à l'autre, les structures d'exploitations agricoles
ont tendance vers la non viabilité[11],
entraînant ainsi le départ définitif ou temporaire d'une partie des membres de
la famille qui ne peuvent plus vivre de l'agriculture. Si la grande majorité
des très petites exploitations (< 5ha) représentent 70% des exploitations et
24% du foncier paraisse condamnée plus
ou moins à court terme, il n'en est pas de même pour la tranche intermédiaire
(5 à 50ha). Le devenir de ladite tranche aura un impact considérable sur
l'évolution de l'agriculture marocaine.
3.2 La composante humaine en milieu
agricole et rural :
La composante
humaine du milieu agricole et rural au Maroc laisse sous-entendre qu'elle n'est
pas suffisamment préparée pour jouer un rôle important dans la modernisation du
secteur agricole. En effet, les exploitations agricoles se caractérisent par :
·
l'âge moyen de la population d'exploitants est
de 52 ans, les exploitants âgés de plus de 65 ans représentent 23.4%;
·
le taux d'analphabétisme est élevé;
·
en matière d'application de technologies, la
proportion des exploitations agricoles qui fait recours à la mécanisation pour
les travaux du sol et pour la moisson ne s'élève qu'à 47% et 31%
respectivement. Quant aux engrais, semences sélectionnées et produits
phytosanitaires, le taux des exploitants qui les utilisent n'est que de 51, 16
et 33% respectivement[12].
Par ailleurs, 60% des chefs d'exploitants ont plus de
58 ans et devraient être remplacés dans
les prochaines années. Le grand enjeu est de préparer une nouvelle
génération d'agriculteurs ou d'exploitants agricoles capables d'adapter la
combinaison traditionnelle ''Terre-Travail-Capital-Productions'' aux évolutions
de l'environnement (aléas climatiques, accès au crédits, accès aux intrants et
aux équipements, politiques agricoles) de façon à ce qu'ils puissent mettre en
place des exploitations viables et capables de dégager un bénéfice suffisant
pour permettre à la fois à la famille de vivre décemment et un réinvestissement
dans l'exploitation.
3.4
Gestion et Economie de l'eau pas suffisamment maîtrisées:
L'eau est une ressource
stratégique rare au Maroc. Depuis les années 60, le pays a développé avec succès son infrastructure hydraulique
afin de garantir l'approvisionnement urbain et l'irrigation nécessaire au
développement agricole et économique. En effet, la politique agricole adoptée a
focalisé l'essentiel de moyens sur la grande hydraulique. Bénéficiant d'une
vision à long terme et d'une part
importante des budgets publics, elle a pu donner lieu à d'importantes
réalisations. Cependant, nuance-t-on, le taux d'irrigation est encore parmi les
plus bas de la région, les pertes en eau sont élevées, la productivité par
hectare irrigué n'atteint pas encore le potentiel pour certaines culture et le
m3 d'eau n'est pas suffisamment valorisé par les cultures à haute valeur
ajoutée et l'intégration avec l'industrie. Les incitations à la gestion
efficace et économe de l'eau ont encore une portée limitée et le prix de l'eau ne reflète pas sa rareté. D'où
la nécessité de développer des systèmes d'irrigation et de production agricole
plus efficients dans les différents
périmètres de gestion hydraulique à travers :
ü l'amélioration
du service de l'eau d'irrigation;
ü la
promotion des techniques d'irrigation économes et de systèmes de culture
permettant une meilleure valorisation de
l'eau.
Dans ce sens, le Programme National d'Economie d'Eau
en Irrigation (PNEEI) a pour objectif principal la conversion massive de
l'irrigation de surface et par aspersion à l'irrigation localisée sur une
superficie de l'ordre de 550
000 ha durant 15 ans, soit un rythme d'équipement de
près de 37 000 ha/an :
ü périmètres
de grande hydraulique : 395
090 ha avec un taux de conversion allant de 4% pour
Ouarzazate à 81% pour le Tadla;
ü irrigation
privée : 160 000 ha
correspondant à 50% de la superficie irriguée gravitairement dans les zones
d'irrigation privée[13].
3.5 Des Filières pas totalement organisées:
La plupart des programmes
et/ou projets de développement agricole et rural lancés depuis l'indépendance
n'ont pas contribué à une organisation efficace et performante des principales
filières agricole au Maroc. En termes d'organisation professionnelle, le
passage d'une structure parapublique à une structure partenariale intégrant
notamment les investisseurs et les organisations des producteurs n'est pas
encore assuré dans toutes les régions agricoles au Maroc. Toutefois, il existe
un fort potentiel latent à mobiliser et à dupliquer et qui concerne les
filières de la tomate, de fraise, de sucre, du lait, de l'élevage ovin et
caprin et de l'aviculture, qui connaissent un développement spectaculaire et
rapide. En se référant à l'étude sur les
perspectives de l'agriculture marocaine à l'horizon 2030[14],
elle a révélé que pour les filières, la priorité a été donnée, jusqu'au début
des années 80, à des politiques d'import substitution. Les protections
tarifaires, l'absence de pressions concurrentielles, les politiques de prix,
mais aussi certaines subventions, l'absence de fiscalité et l'inadaptation de
la recherche ont longtemps entravé les progrès technologiques de la
compétitivité.
Aussi, faut-il souligner que
pour qu'une filière agricole soit organisée et performante afin de réussir le pari de la compétitivité à
l'échelon international, il faut que l'accès aux Marchés (système d'information et système de
prix), le rôle de l'Etat en matière de
contrôle et de coordination, l'implication des organisations agricoles ainsi
que l'organisation et la coordination
des activités de la filière entre les différents acteurs, soient pris en
considération dans toute réorganisation future d'une filière donnée.
3.6 Organisation de la profession fait
défaut :
Au
Maroc, à partir du début des années
1980, le désengagement de l'Etat de certaines activités ou de services en
agriculture, la libéralisation du commerce des produits agricoles, le
changement du mode d'intervention dans le développement agricole au profit de
formes partenariales, ont favorisé la promotion d'organisations agricoles et
rurales. Il existe au Maroc 37 chambres d'agriculture, à raison d’une par
province[15]. Elles se sont regroupées
en une Fédération Nationale des Chambres d'Agriculture. Quant à l’organisation
interprofessionnelle, ayant pour objectif de coordonner l’activité de filières
professionnelles, elle ne concernera qu’un nombre limité de filières
(fédération interprofessionnelle du secteur avicole, association
interprofessionnelle des producteurs de bananes, centre technique
interprofessionnel des oléagineuxs).
Les coopératives agricoles couvrent
différents secteurs d'activités[16].
Deux grandes catégories de coopératives sont à distinguer : « les coopératives
de la réforme agraire » et les coopératives « hors réforme agraire ». Le
recensement général des coopératives de 1998 a dénombré 1724 coopératives couvrant de
multiples services (collecte et commercialisation du lait, élevage du bétail,
approvisionnement, utilisation commune des engins agricoles, légumes,
irrigation, avicoles, agrumes, olives…). En matière d'irrigation, on assiste à
la mise en place, dans les périmètres de petite et moyenne hydraulique mais
aussi dans la grande hydraulique, de nombreuses Associations d'Usagers de l'Eau
Agricole (AUEA), appelées à participer, progressivement, à l'aménagement, à
l'exploitation et à la maintenance des systèmes d'irrigation[17].
Il existe quelques 180 associations dont 56
associations à caractère national et 124 associations à caractère régional. Ces
associations couvrent de nombreux et divers secteurs d'activités autour soit de
produits (fruits et légumes, céréales et légumineuses, semences et plants,
ovins et caprins, plantes sucrières,…..), soit de services (approvisionnement
en facteurs de production, export, micro-crédit…..), soit d'actions de
développent agricole local[18]. Il
faut par ailleurs signaler que de nouvelles organisations agricoles et rurales
émergent indépendamment d’impulsions institutionnelles. Ces différentes
organisations peuvent relever d'initiatives sectorielles (gestion de l'eau,
producteurs fermiers…) mais aussi d'initiatives plus globales (développement
local).Cette émergence est liée au foisonnement d’initiatives collectives qui
se manifestent aujourd’hui dans le milieu rural. Des personnes décident en
effet de s’unir pour prendre en charge leur développement (services,
valorisation d’une production), résoudre un problème commun, défendre des
valeurs (protection environnement, solidarité…), ce qui s’exprime notamment à
travers le mouvement associatif.
Ces organisations professionnelles agricoles
vivent des contraintes d'ordre juridiques, financières et humaines les empêchant
à jouer leur rôle complet d'agents de développement local. Le principe de
subsidiarité - corollaire de la décentralisation - n'a peut-être pas été
appliqué de manière satisfaisante, les institutions locales, dans leur
majorité, ne disposent ni de l'expertise pour sélectionner les projets, ni les
capacités de mobiliser de ressources suffisantes pour financer leur mise en
oeuvre. D'où, il est impératif que la dynamique associative et
professionnelle que connaît le secteur agricole et rural au Maroc, soit institutionnalisée
par un partenariat entre les représentants des associations agricoles et l'Etat.
4. Plan Maroc Vert : Objectifs, Piliers & Impact attendu
Après avoir exposé les défis posés par le contexte
national et mondial à l'agriculture marocaine, il nous semble très opportun de
présenter la nouvelle stratégie agricole au Maroc, qui vient d'être élaboré au
moment où les défis sus-indiqués l'obligent à entreprendre des réexamens
radicaux pour répondre à une exigence de changement, d'innovation et de réforme
pour un scénario de progrès durable.
4.1 Objectifs & Processus :
En effet, devant de tels défis et en exécution des hautes Directives de Sa Majesté le Roi, que Dieu le glorifie, et de ses multiples expressions de sa volonté pour que le secteur agricole contribue pleinement à l'essor global de notre pays, le Département de l'Agriculture s'est attelé à formuler une nouvelle stratégie de développement agricole, nommée Plan Maroc Vert, qui devra nécessairement :
ü Imprimer
au secteur agricole une dynamique d'évolution harmonieuse, équilibrée et
évolutive qui tient compte de ses spécificités;
ü Exploiter
les marges de progrès et valoriser au mieux les potentialités;
ü Faire
face aux nouveaux enjeux tout en préservant les équilibres sociaux et
économiques;
ü Accompagner
la profonde mutation que connaît le système agro-alimentaire mondial[19].
Le processus d'élaboration
de cette stratégie a suivi les étapes suivantes :
1°/ Dresser un état des lieux du secteur agricole à
travers l'examen des différentes filières, les différents acteurs par leur
environnement, leurs intérêts et stratégies et les domaines transverses qui
déterminent le développement des filières à savoir: l'eau, le foncier, les
accords de libre échange,les politiques d'appui, etc.
2°/ Se concerter avec toutes les parties prenantes pour développer
une vision stratégique du secteur agricole à l'horizon 2015 tout en tenant
compte des critères de développement économiques et sociaux et ce, dans le but
d 'élever le secteur agricole aux rangs prioritaires de l'économie nationale.
3°/ Elaborer un dispositif de mise en œuvre et de
mobilisation qui s'appuie sur :
ü Une
proposition d'une feuille de route de mise en œuvre de la stratégie en
concertation avec toutes les parties prenantes;
ü Un
plan d'action qui clarifie les priorités et les réformes à entreprendre sur la
base d'études de faisabilité spécifiques précisant : les échéances, les
responsabilités, l'organisation, le ressources financières nécessaires à la
mise en oeuvre et les ressources humaines;
ü Une
co-responsabilité de l'Etat et des acteurs à travers la mise en œuvre de moyens
institutionnels, managériaux et budgétaires adéquats pour assurer la
réalisation du potentiel d'impact massif sur la croissance et la lutte contre
la pauvreté.
4.2
Piliers:
Sur la base du diagnostic du secteur agricole, les grandes lignes du Plan Maroc Vert s'articulent autour de six idées[20] se rapportant tout d'abord à une conviction claire selon laquelle l'agriculture doit être le principal moteur de croissance de l'économie nationale sur les 10 à 15 prochaines années, avec des impacts colossaux en termes de croissance du PIB, de création d'emplois, d'exportation et de lutte contre la pauvreté.
La deuxième idée considère que
l'agriculture doit être pour tous sans exclusive au travers d'une stratégie
différenciée adaptée à chaque type d'acteurs, rompant avec la conception
classique distinguant entre agriculture moderne et agriculture sociale et
prenant en considération la diversité des acteurs et leurs contraintes intrinsèques
et socio-économiques .
Le Maroc se doit, selon la 3ème idée, de
traiter la problématique de fond de l'agriculture : la faiblesse du tissu des
acteurs, autour de modèles d'organisation innovants, en suivant des exemples
qui ont fait leur preuve à l'international et au Maroc, comme l'agrégation.
Concernant la 4ème idée à la base de la
nouvelle stratégie agricole, elle porte sur la nécessité de promouvoir
l'investissement privé, accompagné si nécessaire de l'aide publique. Dans cette
perspective, la 5ème idée plaide pour l'adoption d'une approche transactionnelle
autour de la mise en oeuvre concrète sur le terrain de 1.500 projets définis
sur la base d'un modèle économique ciblé.
La sixième idée recommande qu'aucune
filière de production n'est condamnée au Maroc et que toutes les filières ont
leur chance de réussite. Il s'agit de donner aux acteurs le maximum de chance
de réussir cette mutation.
Pour concrétiser ces principales idées, la
stratégie agricole est axée sur une approche globale destinée à tous les
acteurs selon leurs objectifs, sur la base de deux piliers. Le premier
pilier porte sur le développement d'une agriculture moderne et à haute
valeur ajoutée/haute productivité répondant aux règles du marché en
s'appuyant sur les investissements privés, à travers le financement de 700 à
900 projets d'un coût total de 10 à 15 milliards de DH annuellement.
Le deuxième pilier concerne l'accompagnement
solidaire de la petite agriculture, à travers l'amélioration des
revenus des agriculteurs les plus précaires, notamment dans les zones
enclavées. Dans ce cadre, il sera procédé au financement de 300 à 400 projets
sociaux inscrits dans le cadre d'un plan régional visant la reconversion des
agriculteurs précaires dans des activités à haute valeur ajoutée et moins
sensibles aux précipitations. Il s'agit aussi, d'encourager les projets de
production intensive dans les domaines aussi bien de production animale que
végétale, à travers l'encadrement des agriculteurs et leur qualification pour
avoir un revenu supplémentaire.
4.3 Impact Attendu :
En termes d'impact, des retombées très importantes sur la croissance du PIB agricole et sur la lutte contre la pauvreté à l'horizon 2015, sont attendues. En effet, si les moyens financiers, institutionnels et managériaux sont actionnés et les réformes adéquates sont entreprises, les estimations d'impact sont colossales :
ü Une
amélioration notoire du PIB agricole, des exports et des investissements
privés;
ü Une
lutte contre la pauvreté efficace et à plus grande échelle à la fois dans les
campagnes, mais aussi dans le périurbain défavorisé;
ü Une
nette amélioration du pouvoir d'achat et du rapport qualité/prix pour le
consommateur marocain sur le marché national.
Aussi, les enjeux de
développement durable et de développement territorial seront mieux raisonnés
sur 15-20 ans grâce à une modernisation et une meilleure organisation du
secteur. Ainsi, les impacts chiffrés[21]
seront :
ü Pour
le pilier I : 400 000 exploitations agricoles ciblées avec 110-115 Md Dhs
d'investissement pour 70-900 projets;
ü Pour
le pilier II: 600-800 000 exploitations agricoles ciblées avec 15-20 Md Dhs
d'investissement pour 300-400 projets sociaux.
5. Plan Maroc Vert : les Clés de la Réussite
La lecture et l'analyse des objectifs et des piliers du Pan Maroc Vert, nous pousse à contribuer par la présente réflexion à proposer des mesures que nous qualifions de clé pour la réussite dudit plan qui, en fait, s'avère très ambitieux en termes d'objectifs et d' impacts attendus.
La réussite de ce plan reste
tributaire de l'effort qui sera déployé par notre Département, en coordination
avec les différents Départements Ministériels, pour la réussite de l'atteinte
des objectifs sus-mentionnées. Cet effort touchera les principaux points
suivants :
5.1 Une bonne gouvernance centrale et régionale :
Malgré les progrès réalisés par les politiques agricoles initiées depuis l'indépendance, des contraintes persistent encore notamment l'insuffisance de la déconcentration et de l'intervention de services locaux, la faiblesse de la contribution des acteurs locaux porteurs de projets individuels ou collectifs et l'absence d'une vision intégrée impliquant tous les acteurs du monde agricole et rural.
La nouvelle stratégie
agricole ne peut réussir dans ses objectifs, si les modèles actuels de gouvernance
du secteur agricole, aussi bien au niveau central et régional, ne jouissent pas
d'une véritable régionalisation permettant une réelle pris en main du
développement agricole par les acteurs professionnels et locaux. Un
modèle de gouvernance, basé sur les principes de l'efficacité, de l'efficience,
de la responsabilisation et de la reddition des comptes, est de nature à
renforcer et à consolider le rapport entre l'Etat, ses services déconcentrés et
les acteurs professionnels et locaux pour un développement agricole et rural
équilibré et durable.
Dans son discours de
célébration de la 33ème anniversaire de la marche verte, Sa Majesté
le Roi Mohammed VI a souligné la nécessité d'une régionalisation graduelle et avancée comme voie
incontournable pour l'édification d'un Maroc compétitif. En tant que choix
politique, elle constitue un projet stratégique de rénovation de la gouvernance territoriale et un moyen
permanent de valorisation de potentialités, de lutte contre les disparités, de
rééquilibrage et de promotion de développement.
5.2 Le développement d'alliances stratégiques avec le privé :
Le développement agricole d'aujourd'hui et de demain, ne peut se faire sans la participation du secteur privé. Certes, l'Etat est garant des grands équilibres socio-économiques et doit jouer le rôle de régulateur et de générateur de retombées positives de la croissance agricole pour assurer un développement durable équilibré. Mais, il ne peut lui seul concilier l'efficacité économique agricole, la justice sociale et la préservation et la valorisation de l'environnement. Le rôle du secteur privé est déterminant à ce niveau par la promotion de l'investissement dans le secteur agricole et rural, qui aura sans doute un impact positif sur l'amélioration du niveau de la productivité agricole et constituera, une source de diversification du financement du secteur agricole et rural.
Le nouveau Plan Maroc Vert
fera face à un nouveau défi d'exécution majeur qui va nécessiter des
innovations sur les approches et les moyens. S'agissant des moyens financiers
et budgétaires, les pouvoirs publics seront
appelés à mobiliser près de 68, 60 milliards de Dhs supplémentaires sur les 10
années de réalisation de la nouvelle stratégie.
L'approche contrat-
programme préconisée par ledit plan est de nature à insuffler une nouvelle dynamique d'investissement au
secteur. Ainsi, un contrat –programme vient d'être signé entre le Ministère de
l'Agriculture et de la Pêche
Maritime , le Ministère des Finances et de l'Economie et le
Directoire du Crédit Agricole au Maroc, et qui porte sur l'accompagnement
financier du Plan Maroc Vert au titre de la période 2009-2013 pour une
enveloppe budgétaire de 20 Milliards de
Dhs.
Cette mobilisation de fonds
nationaux ne peut être atteinte sans la contribution du secteur privé. D'où la nécessité
de développer des alliances stratégiques à moyen et à long terme avec les
opérateurs privés et ce, dans l'objectif d'assurer au Plan Maroc Vert un accompagnement
d'ordre financier, technique, institutionnel et managérial digne d'une
contribution efficace et pertinente du secteur privé dans l'atteinte des
objectifs de ce plan. Ceci, dépassera le cadre restreint d'un contrat programme
ou d'une convention vers une vison commune et partagée de développement
agricole et rural, qui s'inscrit dans la durabilité.
5.3 Approche proactive de mobilisation de fonds internationaux :
Quant à la mobilisation de fonds internationaux, il est opportun de développer une approche proactive aussi bien vis à vis des principaux Bailleurs de Fonds (BF) actifs au Maroc que vis à vis des ONG internationales (fondation Gates,..) qui commencent à donner la priorité au secteur agricole comme secteur clé de développement. Le secteur agricole est, désormais, au centre de préoccupations de ces BF potentiels et ce, en raison des enjeux mondiaux de sécurité alimentaire, de la hausse des prix des produits agricoles et de la lutte contre la pauvreté.
Cette approche doit tirer ses
outils de la déclaration de Paris sur l'amélioration de l'efficacité de l'Aide
Internationale au Développement[22], qu
doit répondre aux orientations majeures suivantes:
-
harmonisation et coordination entre les bailleurs de
fonds;
-
appropriation, alignement, résultats et responsabilité
mutuelle;
-
optimisation de
l'allocation des ressources consacrées à l'aide au développement,
-
assurance sur les impacts des ressources mobilisés sur
les enjeux de développement tels que la lutte contre la pauvreté.
En s'inscrivant dans la logique de ces
orientations, l'approche préconisée pour mobiliser les fonds internationaux devrait
suivre les étapes suivantes :
1°/ Prise de contact avec
les personnes ressources de ces BF en vue de leur présenter le Plan Maroc Vert,
ses objectifs, les ressources mobilisées, les projets identifiés, la démarche de
mise en oeuvre et les résultats escomptés;
2°/ Initiation d'un cycle de
négociations sur le contenu et la nature de l'appui et de l'accompagnement de
la mise en œuvre du Plan selon la stratégie d'intervention et les priorités de chaque
BF. A ce niveau, un travail d'évaluation pertinent doit être fait de l'apport
que peut apporter un BF quant à l'accomplissement des objectifs escomptés du
plan.;
3°/ Définition des mécanismes institutionnels
et financiers et des engagements;
4°/ Etablissement d'un programme de coopération
échelonné sur la durée de réalisation du Plan Maroc Vert et qui précise les modalités de mise en oeuvre et d'évaluation des performances.
5.4 Développement d'une approche partenariale innovante avec la profession agricole :
Avec le désengagement de l'Etat, la profession agricole devrait avoir un rôle à part entière dans le développement agricole et rural. La dynamique professionnelle et associative que connaît le secteur agricole et rural marocain, n'est pas institutionnalisée par une approche partenariale efficace.
Le principe de partenariat qui implique une concertation étroite entre
les représentants des associations agricoles et les institutions compétentes de
l'Etat à tous les stades de la programmation des projets ou des opérations de
développement n'a pas été la règle en usage. En effet, le développement
agricole et rural ne doit pas faire
l'objet de l'administration seule du secteur agricole et rural. Elle doit être
le fruit d'une négociation franche entre tous les acteurs intervenants en
milieu agricole et rural (Etat, collectivités territoriales, secteur privé et organisations
professionnelles) aboutissant à la conclusion d'un partenariat efficace qui
veut dire définition des responsabilités, des obligations, engagements et
droits de chaque partie prenante.
Afin que la profession
agricole émerge dans des conditions saines avec des compétences et champs
d'intervention bien définis et soit organisée et regroupée autour d'un
agrégateur performant et structurant à même d'organiser la filière avec une
forte empreinte territoriale, comme il a été stipulé par le Plan Maroc Vert, le
Département de l'Agriculture est dans l'obligation d'accompagner cette
émergence tout en la canalisant dans un partenariat, basé sur le principe
de cogestion. La duplication du modèle d'agrégation dans toutes les régions
agricoles au Maroc ne peut durer si la profession ne dispose pas de moyens pour
peser sur les décisions (compétences, légitimité politique et sociale, moyens
humains et matériels…) et les contraintes auxquelles est confrontée, ne sont
pas soulevées.
5.5 Développement d'un plan de renforcement de capacités et de formation :
Comme il a été souligné auparavant, la nouvelle stratégie agricole consiste à imprimer au secteur agricole une dynamique d’évolution harmonieuse et équilibrée qui tient compte des spécificités régionales de l’agriculture et qui valorise au mieux ses potentialités et ses marges de progrès.
Cette dynamique
recherchée ne peut être réalisée, entre autres, que par le développement
de l’élément humain, en tant que facteur déterminant pour la modernisation du secteur agricole et le
montage des projets dans des activités complémentaires ou alternatives à la
production agricole dans le milieu rural.
Afin
d'accompagner le pilier II du Plan Maroc Vert, les questions de la formation,
de renforcement de capacités et de
l'emploi doivent faire son pivot central. En effet, les enjeux de développement
agricole et rural (croissance démographique, urbanisation rapides, aléas
climatiques, intégration dans le marché mondial, responsabilisation des
producteurs,..) font que le secteur agricole doit être mis à niveau pour être
aux diapasons des mutations qui s'opèrent actuellement dans le monde. Cette
mise à niveau ne peut se faire sans la
mise à niveau du système de formation professionnelle en milieu rural. Une
formation agricole et rurale de qualité, efficace, efficiente et répondant
aussi bien aux besoins réels des ménages ruraux que du marché de travail,
devrait être le facteur déterminant de développement des territoires ruraux à
travers la contribution à la modernisation et le développement du système de la
production agricole et la maîtrise de la gestion de l'espace rural.[23]
D'où la nécessité de prévoir un plan de développement
des compétences de la grande masse d'agriculteurs et de producteurs qui
représentent la majorité des exploitants agricoles et de leurs générations
futures, qui s'inscrit dans la nouvelle
vision du Plan Maroc Vert. Ceci est d'autant plus justifié que si on sait que le grand enjeu auquel est
confronté l'agriculture marocaine est de préparer une nouvelle
génération d'agriculteurs ou d'exploitants agricoles capables d'adapter la
combinaison traditionnelle ''Terre-Travail-Capital-Productions'' aux évolutions
de l'environnement (aléas climatiques, accès au crédits, accès aux intrants et
aux équipements, politiques agricoles).
5.6 Etablissement d'une stratégie efficace de communication et de sensibilisation au profit de petits et moyens agriculteurs :
L'enjeu actuel de développement agricole et rural, n'étant plus d'administrer le développement ni de laisser faire, mais de reconnaître les agriculteurs, notamment les petits, comme les acteurs du future, de les soutenir, de les mobiliser et de les responsabiliser autour d'un projet agricole et rural qui est aussi un projet de société pour tout le pays. Cette vision s'inscrit dans la nouvelle approche de développement agricole et rural développé par le Plan Maroc Vert, qui veut instaurer une agriculture qui soit à la fois ouverte, compétitive, socialement diverse, territorialisée et durable.
Concrètement, le Plan Maroc
Vert repose sur la reproduction de succès stories à l’international, dont les
agriculteurs et producteurs sont regroupés, organisés et structurés autour d'un
agrégateur opérateur performant. En fait, ce modèle de l’agrégation offre une
double opportunité. Pour l’agriculteur, il a le libre choix de travailler
avec l’un ou l’autre des agrégateurs présents sur un périmètre donné, ou même
de ne pas choisir ce modèle. Chose qui permet une multiplication des
opportunités de développement. Pour l’agrégateur, l’agrégation permet de
dépasser le problème du foncier. Le périmètre d’agrégation sera constitué d’une
ferme qu’il exploite en propre et d’un périmètre exploité par leurs
propriétaires, dont il agrège la production
L'adaptation de ce modèle
d'agrégation et sa réussite à l'échelle nationale, reste tributaire de la mise
en place d'une stratégie efficace de communication et de sensibilisation aux
profits de petits et moyens agriculteurs et producteurs, représentant la
quasi-totalité des structures des exploitations agricoles au Maroc et ce, dans
l'objectif des les faire adhérer à la chaîne de valeur qui sera crée par la
structuration et la réorganisation des filières de production autour de ce modèle d'organisation. En effet,
l'accès aux facilités d'intrants, les nombreuses garanties de prix, de
débouchés et de paiement, qui seront crées par ce modèle d'organisation, vont
attirer de nombreux agriculteurs à faire partie de cette forme d'organisation,
et par conséquent vont changer le choix des techniques agricoles en faveur de
la filière. D'où, la nécessité de développer une stratégie de
communication valorisante à ce sujet.
5.7 Etablissement
d'un système de suivi-évaluation intégré
et participatif du Plan Maroc Vert
De prime abord, il y a lieu de souligner l'importance que requiert, aujourd'hui, l'évaluation en tant qu'approche pragmatique et étape de tout un processus de mise en ouvre d'un programme ou projet donné. Toutefois, l'évaluation reste indissociable du système de suivi de déroulement des activités du programme envisagé.
De nos jours, le suivi
évaluation constitue une exigence et un label de crédibilité et de bonne
gouvernance. En effet, les actions de suivi et d'évaluation des politiques
publiques ont une importance croissante dans l'amélioration de la gouvernance.
Les méthodes et procédures nationales et internationales de suivi évaluation
sont souvent mises en place comme préalable aux dotations en financement.
L'évaluation contribue à l'augmentation de la pertinence des actions envisagées
et représente une ressource indéniable pour renforcer la crédibilité, la
légitimité et l'autorité des pouvoirs publics. Elle essaye d'appréhender, d'un
point de vue principalement externe, les effets et /ou la valeur de l'action
considérée. Par ailleurs, elle n'a pas pour objet de porter un jugement sur la
manière dont les agents individuels, y compris les responsables hiérarchiques,
remplissent leur mission.
Cependant, l'évaluation des
projets de développement agricole et rural omet, parfois, de prendre en considération le point
de vue des bénéficiaires sur l'intérêt
que leur porte le projet, leur motivation, leur perception des choses et leur
degré de responsabilisation. Elle donne beaucoup l'importance aux indicateurs
quantitatifs comme le taux de participation, le taux d'équipement acheté/prévu,
le nombre d'Activités Génératrices de Revenu élaborées, pistes aménagées en Km,
le nombre de thèmes de formation, le nombre de formés…etc. Une telle évaluation
axée sur le quantitatif risque de ne pas favoriser l'auto développement, la
recherche de perfectionnement et la responsabilisation.
Afin
de permettre au Plan Maroc Vert d'apporter au moment opportun les amendements nécessaires
à sa mise en œuvre, il est primordial de mettre en place un système de
suivi évaluation intégré et participatif qui va définir ses éléments clés, ses
principales composantes, son fonctionnement ainsi que ses indicateurs. L'architecture
générale de ce système intégrera au plan conceptuel les trois niveaux de
planification des décisions à savoir les niveaux national, régional et local.
Les objectifs spécifiques de ce système seront définis à travers les rôles qui
lui sont assignées en tant que :
-
moyen
d'encadrement et de pilotage des projets de développement agricole et rural qui
seront élaborés dans le cadre des plans agricoles régionaux[24];
-
outil
d'aide à la décision pour la réussite des projets;
-
moyen
le plus approprié de préparation des outils de suivi de mise en œuvre.
5. Conclusion :
En guise de conclusion, le secteur agricole au Maroc dispose, désormais, d'une stratégie qui définit dans une perspective de moyen à long terme des objectifs et des résultas à atteindre. Afin de réussir cette stratégie, il est primordial d'unir toutes les forces de la nation qui s'intéressent et oeuvrent dans le domaine agricole et de s'inscrire dans une logique d'efficacité, d'efficience et de performance, ce qui nécessitera le développement d'une approche participative afin de renforcer les capacités du pays à instaurer une gestion axée sur les résultats.
Les principales mesures à
entreprendre pour réussir le Plan Maroc vert et que nous qualifions de clé,
constituent, en fait, une ébauche pour engager la réflexion autour d'une
question fondamentale liée à la
performance dans la réalisation des objectifs dudit plan. En effet, la
capacité de planifier, gérer et mettre en œuvre des stratégies et de rendre
compte de leurs résultats est un élément essentiel pour la réalisation des
objectifs de développement, depuis l'analyse jusqu'à la mise en œuvre, au
suivi-évaluation.
[1] - HCP, '' Prospectives
Maroc 2030'', Mai 2007.
[2] - Banque Mondiale (BM), ''
Rapport sur le développement dans le monde 2008 : l'agriculture au service de
développement'', 2007.
[3] - Bernard Bachelier, '' Le
nouveau contexte de développement de l'agriculture dans le Monde '', Dossiers
de FARM, juin 2008.
[4] - Bernard Bachelier
(2008), op.cit.
[5] - Bernard Bachelier
(2008), op.cit.
[6] - Bernard Bachelier
(2008), op.cit.
[7] - Bernard Bachelier
(2008), op.cit.
[8] - Ministère
de l’Agriculture et du Développement Rural (Maroc), '' Recensement de
l'Agriculture'', 1996.
[9] - Ministère de
l’Agriculture et du Développement Rural
(Maroc), 1996, op.cit.
[10] - HCP (mai 2007), op.cit.
[11] -DEBOUVRY P., FAULIAN C.,
MARAGNANI A. « Atelier de réflexion sur la politique de développement
humain dans le milieu rural : de la vision à l’action », DERD.
Décembre 2005.
[12] -
Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural (Maroc), 1996, op.cit.
[13] - source :AGR/Ministère
de l'Agriculture et de la
Pêche Maritime (2008).
[14] HCP (mai 2007), op.cit.
[15] - un nouveau projet de
restructuration des chambres d'agriculture
est en cours d'élaboration,
qui répond aux exigences de la
régionalisation et aux objectifs du Plan
Maroc Vert
[16] - La
création des coopératives est régie par le dahir n° 1-83-226 du 5 Octobre 1984
portant promulgation de la loi fixant le statut général des coopératives et les
missions de l'office de développement de la coopération.
[17] - La loi sur les AUEA n° 2/84 promulguée le 21 décembre 1990, par dahir
1-87-12.
[18] - Source: DEPAP/MADRPM/ (2000)
[19] - Ministère de
l'Agriculture et de la pêche Maritime (Maroc), ''Plan Maroc vert : Premières
Perspectives de la
Stratégie Agricole '', Meknès, Avril 2008.
[20] - Ministère de
l'Agriculture et de la Pêche Maritime
(Maroc), Avril 2008, Op.cit.
[21] - Ministère de
l'Agriculture et de la Pêche Maritime
(Maroc), Avril 2008, Op.cit.
[22] - Forum Haut Niveau sur
l'Efficacité de l'Aide, Paris du 28 février au 2 mars 2005 in www.oecd.org
[23] - Larbi TOUMI, ''
Formation Professionnelle Agricole et Lutte contre la Pauvreté en milieu rural : Quelle Synergie à
Développer?'' in www.agropolis.fr/formation/pdf/Toumi-Larbi-2008.pdf
[24] - il est à signaler que
le Plan Maroc Vert est décliné en Plans Agricoles Régionaux, qui sont en cours
d'élaboration pour répondre aux spécificités régionales et mieux valoriser les
potentialités agricoles régionales.
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