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vendredi 31 décembre 2010

ALGERIE: Le fait marquant du secteur agricole en 2010

Le mode d'exploitation des terres agricoles du domaine  privé de l'Etat, qui a changé de statut à la faveur d'une nouvelle loi votée  en juillet dernier par le Parlement, a été, sans conteste, le fait marquant  dans le secteur agricole de l'année qui s'achève. 
Ce changement radical dans le mode d'exploitation des terres agricoles,  passant du droit de jouissance à la concession, devrait relancer durablement  le secteur: d'abord en sécurisant, sur le plan juridique, les exploitants, ensuite  en leur ouvrant les portes des financements bancaires. La nouvelle loi lève également les nombreux obstacles à l'investissement  et au partenariat, autant pour une diversification de la production agricole  que pour une meilleure intégration à l'économie nationale. 

Elle protège dorénavant les terres agricoles des prédations, et consacre  le droit de concession comme mode d'exploitation des EAC (exploitation agricole  collective) et des EAI (exploitation agricole individuelle) mises en place en  1987.  Selon les statistiques du ministère, les terres agricoles du domaine  privé de l'Etat occupent une superficie de 2,8 millions d'hectares, soit 35%  de la surface agricole utile. Plus de 2,5 millions d'hectares ont été attribués  à plus de 218.000 producteurs organisés en 96.629 exploitations agricoles collectives  et individuelles (EAC et EAI). Cette loi, selon des observateurs, met fin au long débat sur le sort  des terres agricoles du domaine privé de l'Etat, qui a duré plusieurs années,  pendant lesquelles ces terres ont été détournées de leur vocation et bradées  sur le marché du foncier agricole. D'une durée de 40 ans, le contrat de concession sera accompagné d'un  cahier des charges qui clarifie les obligations et les droits de tous les acteurs.  Sur un autre registre, 2010 restera l'année qui a vu l'Algérie revenir  sur le créneau de l'exportation de céréales, après une production exceptionnelle.   Pour la première fois depuis 1967, le secteur a réussi à dégager un  excédent d'orge suffisant pour que l'Algérie marque son retour sur le marché  international des céréales, comme pays exportateur.    Ce retour fait suite à une production céréalière record enregistrée  durant la campagne 2008/2009, estimée à 61,2 millions de q, dont 24 millions  de qx d'orge, 24,3 millions de q de blé dur et 11,3 millions de q de blé tendre.  Les rendements exceptionnels enregistrés durant cette campagne ont permis  également à l'Algérie de satisfaire les besoins de trois années en orge et de  sortir de la dépendance du marché international du blé dur marquant par ailleurs la troisième année de l'application  de la politique du Renouveau agricole et rural, dont les différentes mesures  de soutien commencent à apporter leurs fruits à travers une meilleure organisation  des agriculteurs et de meilleurs rendements notamment dans les filières dites  stratégiques comme les céréales, la pomme de terre, la tomate industrielle et  les dattes.      Bien que sa production ait baissé en 2010, la céréaliculture a amorcé  sa reprise pour la deuxième année consécutive grâce notamment au maintien des  prix d'achat des céréales auprès des Coopératives des céréales et de légumes  secs (CCLC), à savoir 4.500 DA/qx pour le blé dur, 3.500 DA/qx pour le blé tendre  et 2.500 DA/qx pour l'orge, et ce, malgré la baisse des prix sur le marché international.     Autre dispositif contenu dans cette politique, le Système de régulation  des produits agricoles de large consommation (Syrpalac), qui a absorbé les surplus  de production en vue de garantir un revenu pour l'agriculteur et améliorer les  rendements.   Ce dispositif a donné de bons résultats notamment dans la pomme de terre  dont la production a dépassé les 36 millions de quintaux, alors que la filière  mise sur 40 millions d'ici 2014.   Après une longue léthargie, la tomate industrielle a amorcé sa sortie  de crise en 2010 avec un rendement de 6,6 millions de quintaux (mq) contre 3,8  m/q en 2009.     Des primes d'encouragement sont accordées à l'agriculteur et au transformateur,  à condition que l'unité de transformation fonctionne à 100% avec la tomate de  production nationale du 1er juillet à fin septembre (durée de la campagne).  Le soutien financier et l'accompagnement technique des producteurs de  dattes a permis de booster la production en 2010. Celle-ci devrait atteindre  les 7,1 m/qx au titre de la campagne phœnicicole 2010-2011 contre 6,5 m/qx  récoltés la saison écoulée, alors que les rendements par palmier ont augmenté  de plus de 10% par rapport à la campagne 2008/2009.    Quant à la filière lait, elle a connu durant l'année qui s'achève des  moments de crise dus, selon les transformateurs, à un mauvais approvisionnement  des laiteries en poudre de lait, alors que les pouvoirs publics l'attribuent  à une mauvaise organisation des acteurs de la filière. 
Malgré la mise en place d'un nouveau dispositif de soutien, qui exige  aux laiteries d'intégrer davantage le lait cru dans le processus de transformation,  les pénuries subsistent encore. 

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