Google Website Translator Gadget

samedi 27 novembre 2010

LES RESSOURCES EN TERRES AGRICOLES SONT-ELLES DURABLES?

Il a été prouvé qu’il n’y a pas, à l’échelle du globe, suffisamment de terres pour  nourrir l’humanité. Au Canada, les terres agricoles de choix (catégorie 1) n’occupent qu’une demie de un p. 100 de toute la surface du pays, et les autres terres sur lesquelles on peut compter (catégories 2 et 3) occupent une superficie d’à peu près 4,5 p. 100. Le reste des terres qui se prêtent à l’agriculture, soit 2 p. 100, sont considérées comme marginales aux fins de la culture, mais elles présentent un certain intérêt comme terres de pâturage pour l’élevage.

Non seulement ces terres arables sont-elles limitées, mais leur qualité s’est détériorée rapidement sous l’effet de l’érosion éolienne et hydrique, de la salinisation, de l’acidification, du compactage et de la perte de matière organiques. L’érosion par le vent et par l’eau touche environ 11,5 millions d’hectares de terres dans les Prairies et la salinisation, à peu près deux millions d’hectares. Au Québec, 43 p. 100 des terres arables cultivées sont affectées par une perte de matières organiques ou le compactage, 18 p. 100, par la sur-fertilisation, 12 p. 100, par l’acidification et 10 p. 100, par l’érosion. L’Ontario s’inquiète de l’érosion des sols et de la qualité de l’eau, alors que les Maritimes cherchent à régler les problèmes que leur posent l’érosion hydrique, la qualité de l’eau et l’acidité des sols.

Chacun de ses facteurs dépend fortement du choix de chaque agriculteur au chapitre des cultures et de la gestion des sols. Dans bien des cas, la salinité et l’acidité du sol sont des problèmes naturels dont il doit s’accommoder.

Du point de vue de l’agriculteur, il serait utile de savoir jusqu’à quel point il a été possible de maintenir la production aux seuls dépens des ressources naturelles. L’économie de marché tend à accorder plus d’importance à la valeur de la production actuelle qu’à la valeur des ressources en sols aux fins de la production future. Cela oblige l’agriculteur, surtout lorsque les temps sont durs, à s’en tenir à des méthodes de production qui ont toujours, à court terme, satisfait à des critères de rentabilité et de limitation des risques, mais qui pourraient, à long terme, battre la fertilité des sols en brèche. Pourtant, il est dans l’intérêt des agriculteurs de considérer le sol comme une ressource naturelle précieuse, puisqu’ils dépendent tant de sa fertilité. En fait, la plupart des agriculteurs ont un respect inné pour leurs terres et ils ne seraient pas prêts à en sacrifier la qualité, à court terme, par amour du gain. Il ne servirait à rien à un producteur d’exploiter les ressources naturelles de manière à en tirer des profits à court terme si cela devait vraisemblablement compromettre à long terme la capacité de production d’aliments.

L’incidence de la dégradation des sols sur le rendement et les coûts de production pourrait ne pas sauter aux yeux immédiatement étant donné l’évolution des pratiques culturales ou les progrès technologiques. L’érosion des sols se fait sentir un peu partout et s’apparente plutôt à une maladie mortelle implacable qui n’est pas évidente a priori mais qui, lorsqu’elle s’est installée, est difficile à extirper. Même si la dégradation des sols est un problème qui peut affliger les agriculteurs de toutes les régions du pays, des facteurs comme la qualité et la composition du sol, la quantité et la distribution des précipitations, la durée des périodes sans gel, et d’autres phénomènes naturels influent de toute évidence sur l’étendue et le taux de la détérioration. C’est pourquoi l’action de l’homme sur le sol est difficile à quantifier et les solutions doivent varier d’une exploitation agricole à l’autre. Ce qui peut être acceptable pour l’une pourrait ne pas convenir à une autre, située à proximité. Les pratiques agricoles déterminent en grande partie si un système agricole est durable, sujet que nous abordons dans la prochaine section.

Les pertes attribuables à la dégradation des sols ne se limitent pas à la ferme. Les autres coûts qui y sont associés ont trait à la pollution de l’eau, à la sédimentation et aux inondations. La dégradation des sols peut aussi avoir pour cause la dévastation des terres, la contamination, l’élimination des déchets et l’affectation de terres agricoles de premier choix à d’autres usages. Les pertes attribuables à la croissance urbaine et industrielle seront abordées dans une autre section du présent document.

Aucun commentaire :